CLÉMENTINE CORNILLE, DIRECTRICE DU CONSEIL RÉGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE (CREAT) 

En Abitibi-Témiscamingue, la biodiversité fait face à plusieurs enjeux, dont la fragmentation du territoire, la raréfaction des vieilles forêts, la disparition d’espèces comme le caribou des bois, la prolifération d’espèces exotiques envahissantes et les changements climatiques. La pression qu’exercent ces enjeux sur la biodiversité est d’autant plus importante que la superficie d’aires protégées progresse lentement. Depuis les 10 dernières années, la superficie officiellement protégée en Abitibi-Témiscamingue est passée de 4 515 km2 à 5 925 km2, soit un gain de 1 410 km2. Au 30 septembre 2023, 9,16 % du territoire régional détenait un statut de protection officiel, comparativement à 16,89 % pour l’ensemble du Québec1. Malgré cette hausse, les efforts doivent être accrus afin d’atteindre la cible de protection de 30 % du territoire québécois d’ici 2030, une des 14 cibles du Plan Nature.  

Les grandes lignes et les objectifs du Plan Nature 2030, ainsi que le rôle du CREAT ont été présenté dans la chronique d’octobre. Depuis, le Rendez-vous régional de la biodiversité a eu lieu et c’est maintenant l’occasion de vous parler de cette expérience et de l’espoir qui renaît. 

Crédit photo : Clémentine Cornille

Le CREAT a choisi de rassembler une quarantaine de parties prenantes au Refuge Pageau, un lieu symbolique pour la région et un choix idéal pour mener une telle réflexion sur la biodiversité et ses enjeux. Biologistes, botanistes, aménagistes, conseillers en environnement, élus, chercheurs, directeurs de services et représentants de diverses organisations ont pu alimenter les discussions en racontant leurs expériences et en partageant leurs connaissances scientifiques, leurs techniques, tant citoyennes qu’autochtones. Ainsi, les personnes présentes ont pu échanger autour de tables rondes durant les quatre ateliers proposés. 

Des solutions existent et des initiatives ont été mises en place à l’échelle locale et régionale. Le Rendez-vous régional de la biodiversité a permis de mettre en lumière une partie des actions déjà engagées, d’établir de nouvelles actions à mettre en œuvre, ainsi que de réfléchir aux priorités et aux prochaines étapes. Cet exercice était important pour clarifier nos intentions et nos souhaits d’actions en Abitibi-Témiscamingue. La grande majorité des parties prenantes a clairement affirmé sa confiance en notre capacité d’action collective pour l’atteinte des cibles du Plan Nature 2030 et cela passera notamment par l’éducation de la population, la concertation des parties prenantes impliquées et intéressées, ainsi que par le suivi des actions à continuer et à développer.  

Ce mandat doit se réaliser par les générations actuelles pour les générations futures de l’Abitibi-Témiscamingue, et nous devons poursuivre nos engagements. Il est primordial de se doter d’une vision locale et régionale de l’aménagement durable du territoire et de s’assurer de conserver les attributs naturels et écologiques en quantité et en qualité suffisante. 


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