ANDRÉA LALANNE ET FANIRY RAFALIANTSOA, CHARGÉES DE PROJETS, CONSEIL RÉGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE (CREAT) 

Selon le Baromètre de l’action climatique 2023, au Québec, les femmes ressentent davantage l’urgence climatique que les hommes, soit 89 % contre 81 %. En effet, les changements climatiques représenteraient une menace pour leur bien-être, celui de leur famille et de leur communauté. Conscientes du risque, 75 % des femmes souhaitent en faire davantage pour limiter les changements climatiques comparativement à 66 % des hommes. 

Alors que la crise climatique est déjà bien entamée, plusieurs voix s’élèvent et exigent des changements, notamment auprès de la classe politique. Parmi celles-ci figurent de nombreuses femmes, dont Greta Thunberg, Vanessa Nakate, Autumn Peltier, Laure Waridel. Bien que ces revendications soient nécessaires, des actions à plus petites échelles sont également fondamentales. En ce sens, plusieurs femmes posent de petits gestes concrets pour l’environnement, notamment en adaptant leur choix de consommation ou en s’impliquant dans leur communauté. Parmi ces femmes engagées et inspirantes figure Véronique Doucet.  

Originaire de la Mauricie, Véronique Doucet est artiviste et professeure en arts visuels au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue à Rouyn-Noranda. Très tôt, elle s’affiche comme une femme engagée qui défend, à travers son art, un message environnemental et féministe. Au début des années 2000, Véronique se fait connaître grâce au projet Aldermac : Plantation minière. Sa campagne d’envoi de 3 000 cartes postales à différentes instances gouvernementales a mené à une grande victoire environnementale, la restauration d’un site minier abandonné. Par cet accomplissement, elle démontre l’important pouvoir d’influence que peut avoir l’art. Toujours engagée, Véronique cofonde, en 2007, un organisme environnemental axé sur l’action citoyenne, le Groupe Éco-citoyen (GÉCO).  

Tranquillement, elle délaisse le militantisme pour rechercher le calme et l’équilibre spirituel. Sa perception de l’environnement change également. La nature, qu’elle voyait comme un enfant à défendre, est devenue une sage-femme de qui l’humanité a beaucoup à apprendre. Ce changement de paradigme, raffiné par ses expériences, est visible dans ses œuvres. Par exemple, dans son exposition Femme au front, Véronique s’inspire entre autres de la faune et la flore pour présenter la dualité et le déséquilibre entre la nature et les activités anthropiques. Elle y intègre également une composante écoféministe en tissant des liens entre l’histoire de la femme et l’exploitation de la nature. Ces différentes réalisations l’ont conduite à être nommée finaliste pour le prix de l’artiste de l’année du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) en 2023.  

Dans ses œuvres, Véronique exprime sa vision du monde, sans crainte et sans retenue. Elle assume ses perceptions, ses idéaux et continue de faire entendre sa voix malgré les obstacles qu’elle peut rencontrer. Sa force de caractère et sa contribution à sensibiliser le grand public aux enjeux environnementaux en font une femme inspirante et engagée.  

Pour lutter et s’adapter aux changements climatiques, chaque personne doit être consciente du rôle qu’elle a à jouer tant individuellement que collectivement. Il existe différents degrés d’engagement, mais, à la fin, chaque geste, petit ou grand, compte. Les femmes peuvent se montrer fortes, intelligentes, talentueuses, inspirantes et contribuer à l’effort climatique. En ce mois de mars, regardez les femmes autour de vous et laissez-vous inspirer par leurs engagements sur le plan environnemental. 


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