Sophie Royer habite La Sarre, mais son nom circule partout en Abitibi-Témiscamingue. Elle a travaillé dans le domaine public, en tenant le Rouge Café il y a quelques années, par exemple, mais aujourd’hui, elle se consacre pleinement à sa carrière d’artiste visuelle. « Je veux peindre, être heureuse! », affirme-t-elle. Cette joie pure et décomplexée dans la création, elle cherche à l’offrir aux femmes, par le biais d’ateliers créatifs. Pourquoi cibler un public féminin? Parce que la femme a toujours été au centre de son travail, l’objet de sa démarche, de ses créations. Sophie Royer a besoin de créer des cercles féminins, de sororité, de création libérée. 

Crédit : Sophie Royer (autoportrait)

UN REFUGE OÙ PUISER LA FORCE FÉMININE ET CRÉATRICE 

Sophie Royer, par ses ateliers, offre aux femmes un espace où créer sans se soumettre aux pressions de la comparaison, de la performance ou de la maîtrise technique absolue. Elle travaille l’art par l’humain, et l’humain par l’art. Femme entière, elle permet à chaque participante de trouver un refuge et un ressourcement dans ces moments consacrés à la création. Les ateliers sont offerts en personne ou en ligne. Disponible, Sophie Royer donne l’espace et le temps aux femmes pour activer leur sens créateur et pour avancer dans leur vie grâce à lui. D’ailleurs, elle va bientôt inaugurer sa chaîne YouTube, pour rendre ses ateliers encore plus accessibles.  

Si elle avait à décrire sa mission de vie, Sophie Royer le ferait ainsi : libérer les femmes par l’art, leur faire prendre conscience de leur propre force créatrice. « Renaître à soi par la création », c’est son leitmotiv. D’ailleurs, elle a un mandat auprès de l’organisme Au sein des femmes, comme chargée de projet en sensibilisation au cancer du sein. Ses ateliers y sont basés sur une approche artistique et rejoignent les femmes dans une approche personnalisée.  

Crédit : Sophie Royer

FAIRE DU BIEN PARTOUT AUTOUR DE SOI 

Sophie Royer ne s’arrête pas là : elle offre aussi des ateliers parascolaires dans les écoles, par exemple. Elle offre aux jeunes des façons nouvelles de s’exprimer, comme créer des junk journals, c’est-à-dire des livres ou carnets d’artistes qui utilisent des matériaux recyclés. Cette idée d’aller vers l’art dans une énergie brute, intuitive, Sophie Royer la chérit. Elle travaille beaucoup avec le concept du bad art (ou wabi sabi, en japonais) : elle se laisse inspirer par la beauté spontanée qui réside dans l’imperfection. 

Le carnet créatif est toujours utilisé dans les ateliers offerts aux femmes, pour leur procurer des supports de création quotidiens qui deviendront grandioses. Le but artistique ultime de Sophie Royer est d’emmener les femmes à se découvrir dans l’art, à s’apprécier elles-mêmes dans leur création et à se donner du temps à y consacrer. Plus que jamais, il faut apprendre à bloquer le temps pour soi dans notre horaire, et Sophie Royer est cette femme dévouée au bonheur des autres et qui les pousse à s’arrêter. 

Aussi, elle offre aux femmes dans ses ateliers des occasions de réflexions plus spirituelles. Adepte du tarot et des oracles, elle commence souvent une séance avec un tirage. Ainsi, on prend dans ces cartes l’information qui nous touche, qui nous inspire, et on laisse le reste. Cette ouverture permet aux participantes de repousser l’obligation de la performance : elles s’inspirent des messages arrivés par synchronicité et s’investissent dans le moment créatif comme dans un rituel. Cet aspect spirituel de la création est orienté vers leur bien-être, leur développement et leur épanouissement, tant personnel qu’artistique. L’importance de prendre le temps d’élaborer ces rituels est centrale dans l’approche de Sophie Royer.  

LE FUTUR ARTISTIQUE 

La figure féminine demeure au cœur des projets de Sophie Royer. Les projets sur lesquels elle travaille présentement positionnent la femme, l’archétype ancestral, le féminin sacré au cœur de tout. Ancrée dans les racines de l’iconographie de la femme, elle continue d’enchevêtrer le passé originel et le contemporain créatif, en tissant des trames narratives et conceptuelles fortes, inspirantes et fièrement féminines.  


Auteur/trice

Après avoir enseigné le français, le théâtre et la littérature au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Gabrielle Demers oeuvre dans le domaine de la pédagogie universitaire. Elle s’adonne aussi à la performance, aux installations artistiques et aux arts imprimés. Elle se questionne sur les enjeux actuels liés à la féminité dans l’espace public, entre autres.