Après avoir filmé la vie difficile mais fascinante des planteurs d’arbres (Deux mille fois par jour), Stéphanie Lanthier porte à notre attention, avec Les fros, un monde aussi spécial et bigarré, celui des débroussailleurs. Coiffé d’un titre qui se veut aussi un clin d’œil à la chanson de Richard Desjardins (« fros » est une déformation du terme foreigners), le film de Stéphanie Lanthier s’intéresse surtout au nouveau visage de ces débroussailleurs, immigrés pour la plupart. « Ils sont Roumains, Russes, Ukrainiens, Africains, et ils sont très scolarisés : l’un est vétérinaire, un autre est professeur de biochimie, deux sont avocats. En venant travailler dans ces forêts nordiques (Desmaraisville, Chapais, Lebel-sur-Quévillon), ils trouvent un gagne-pain, mais ils vivent aussi l’exil pour une seconde fois, celui du pays qu’ils ont quitté et celui de la famille qu’ils laissent derrière eux pendant de longs mois. Nous sommes des fils et des filles de bûcherons et, après la Commission Bouchard-Taylor, j’ai trouvé là une représentation très évocatrice du Québec d’aujourd’hui. »

Après sa présentation au festival, Les fros sortira en salle le 12 novembre au Cinéma Amos et au Cinéma Capitol de Val-d’Or. Il ouvrira aussi les Rencontres internationales du documentaire de Montréal le 10 novembre.


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