Originaire de Senneterre, Jaqueline Michel est une comédienne, autrice et réalisatrice autochtone habitant à Kitcisakik. Vous l’avez peut-être déjà vue performer sur petit et grand écran, ou encore au théâtre. Très impliquée dans sa communauté, l’artiste anicinabe est une véritable ambassadrice des traditions de son peuple. Ses prises de paroles soulèvent des réflexions par rapport aux droits des femmes autochtones et à la présence de la culture algonquine dans notre société. Je me suis entretenue avec elle afin d’en savoir plus sur son parcours et ses inspirations.

Lorsqu’on discute avec Jacqueline, on est assuré de rire. Même si on parle de confinement et de COVID-19, elle trouve le moyen d’apporter de la joie. Pendant l’entrevue, nous avons discuté de ses deux filles, de son travail au sein de la police locale, mais surtout de sa passion pour le cinéma et la télévision. Son expérience en tant que comédienne est considérable : elle a joué dans Unité 9, L’heure bleue, Une colonie, Gibord s’en va-t-en guerre, le spectacle déambulatoire Le gisement maudit, sans parler des cinq courts métrages qu’elle a réalisés et qui sont diffusés partout à travers le monde! Pourtant, elle ne s’enfle pas la tête avec ça. Au contraire, elle en parle avec une légèreté désarmante.

Selon ses dires, son parcours artistique était plutôt inattendu. Au départ, elle organisait des ateliers de théâtre dans sa communauté. Puis, elle a commencé à écrire et réaliser des courts métrages avec le Wapikoni Mobile.

« Je m’inspire toujours de ma culture anicinabe. Pour mon film Mahiganiec, je suis partie d’une légende connue. Elle raconte l’histoire d’une enfant élevée par une louve. Elle signifie que si tu rends service aux personnes autour de toi, tu auras quelque chose de beau en retour. Chaque légende autochtone contient une morale comme ça. Dans un autre de mes films, Mocom, je m’inspire de mon père qui avait des dons », raconte-t-elle.

C’est grâce au bouche-à-oreille qu’elle s’est mise à participer à des tournages en tant qu’actrice, effectuant ainsi l’aller-retour Kitcisakik-Montréal à quelques reprises. Elle a maintenant un agent qui l’aide à gérer sa carrière.

« Je fais ça pour qu’on reconnaisse le talent autochtone. Je veux que les gens comprennent que nous existons, nous aussi. Parce que plusieurs personnes n’en ont même pas conscience », conclut Jacqueline.

Les dernières années ont laissé davantage de place aux arts autochtones. Souhaitons que la situation continue de s’améliorer. Il y a encore beaucoup à faire et nous avons tant à apprendre de ces artistes inspirants.

Les films de Jacqueline Michel sont disponibles sur le site Web du Wapikoni Mobile.


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