Depuis 2021, le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Cette journée vise à commémorer la vérité sur les pensionnats, les enfants disparus, les familles séparées pour reconnaître les séquelles vécues par les survivants, leur famille et leur communauté. En 2022, le pape François s’est rendu à Québec pour présenter ses excuses en personne aux victimes des pensionnats. Alors que beaucoup d’attention médiatique s’est portée sur la venue du pape en soi, Jay Launière-Mathias, directeur général de l’organisme Puamun Meshkenu, souhaite remettre la lumière sur les personnes centrales de cette histoire tragique : les survivants autochtones. Une marche pour la guérison de Mashteuiatsh à Québec a donc été organisée. « L’événement a été une belle réussite. La marche a rappelé à tous la force d’un mouvement, nous a apporté beaucoup sur le plan individuel de la guérison et m’a fait réaliser que le trauma intergénérationnel est plus important que ce que je pensais », se rappelle Jay Launière-Mathias. La première édition de la marche Mamu Nikantetau, qui signifie « Avançons ensemble » en innu-aimun, voyait ainsi le jour.

Photographe : Annie-Claude Roberge

PUAMUN MESHKENU

Puamun Meshkenu, qui peut se traduire par « chemin des mille rêves » en innu-aimun, est un organisme à but non lucratif (OBNL) fondé en 2016 par le Dr Stanley Vollant, en continuité avec son mouvement de marche amorcé en 2010. La ligne directrice qui sous-tend les projets de l’organisme est d’inspirer et d’appuyer les autochtones à développer leur plein potentiel en favorisant la réconciliation à de multiples niveaux : entre les autochtones et les institutions, entre les individus autochtones et allochtones, entre les différentes communautés autochtones et, surtout, à l’intérieur même de chacun. Bien que l’organisme soutienne plusieurs initiatives, Mamu Nikantetau représente une des activités principales annuelles. « La marche côte à côte est une façon de se mettre en mouvement sur le chemin de la réconciliation », affirme Jay Launière-Mathias.

LA MARCHE MAMU NIKANTETAU

Du 23 au 30 septembre prochain, 20 personnes parcourront près de 200 km à la marche de Kitcisakik à Pikogan en passant par le Lac-Simon. De celles-ci, on compte des représentants de six nations au total, dont cinq Anishnabe, le Dr Vollant et des Québécois. En ayant comme trame de fond la réconciliation à tous les niveaux, la marche a pour objectif de favoriser le bien-être des personnes participantes, tant sur le plan physique que mental. L’événement vise cependant à toucher bien plus que les personnes participantes elles-mêmes. Les sentiments de fierté et d’accomplissement au terme du processus permettent aux personnes participantes de devenir des leaders inspirants dans leur communauté que ce soit en promouvant de saines habitudes de vie ou en étant des modèles pour progresser dans le processus de guérison.

Bien que les inscriptions pour la marche en entier soient complètes, de nombreuses activités ouvertes au public permettent de démontrer une solidarité :

  • 26 septembre : allocution par le Dr Vollant et cérémonie traditionnelle suivies d’une marche de quelques kilomètres à travers Val-d’Or, au départ de l’UQAT
  • 29 septembre : fin du trajet de la marche d’Amos à Pikogan
  • 30 septembre : journée de commémoration au site de l’ancien pensionnat à Saint-Marc-de-Figuery, marche symbolique avec activités
  • Accompagner les marcheurs lors de leur passage dans les différentes municipalités abitibiennes sur le trajet

Que l’on soit autochtone ou allochtone, « c’est une belle façon de prendre part concrètement au processus de réconciliation, de rencontrer des individus autochtones et de se sensibiliser », encourage Jay Launière-Mathias.

Les renseignements sur la marche se trouvent sur les réseaux sociaux de Puamun Meshkenu.