Pour l’édition 2022 du Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue, les écrivaines et écrivains amateurs ou professionnels étaient invités à soumettre un texte inédit d’un maximum de 2500 mots. Pour la première fois, la catégorie était libre, mais une contrainte devait être respectée, soit l’intégration de la citation suivante : « En dehors de ma vie, peu de choses avaient de l’intérêt. »

DIANE LE PARGNEUX… VISA LITTÉRAIRE!

Diane Le Pargneux, de Rouyn-Noranda, a remporté le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue 2022 avec son texte intitulé « J’ai pris l’autobus ». Elle a donc reçu la Bourse des libraires de 1 500 $. « Le texte gagnant a séduit le jury grâce, premièrement, à l’originalité maitrisée de la forme. En effet, le travail rythmique et la fluidité du style témoignent d’un texte travaillé, réfléchi et mesuré. De plus, les élans de vocabulaire permettent des images métaphoriques saisissantes, parfois un brin hermétiques, mais surtout envoutantes. Le jeu avec le i au début, tout comme la finale qui permet une boucle dans le texte, ont saisi les membres du jury. »

La grande lauréate est originaire de France. Rouyn-Noranda l’a accueillie en début d’année, soit en janvier 2022. Son désir de s’installer au Québec mijotait dans son esprit depuis quelque temps. Lorsqu’elle a obtenu son permis de travail, elle a aussi déniché un emploi au Bar-librairie Livresse de Rouyn-Noranda. Diplômée en philosophie, elle avoue lire beaucoup, et ce, depuis longtemps, mais ses débuts en écriture coïncident avec son arrivée en Abitibi-Témiscamingue. Jusque-là, elle s’était limitée à des travaux d’université ainsi qu’à des lettres et des cartes écrites à des proches. « J’étais plutôt familière de la copie blanche », dit-elle en riant tout en se remémorant un événement vécu au secondaire alors qu’elle devait écrire un texte dont le sujet était libre. Paralysée, elle avait remis une feuille vierge.

Son texte « J’ai pris l’autobus » est en quelque sorte un métissage de tout ce qu’elle a vécu au cours des derniers mois. Ses incompréhensions, ses émerveillements, ses découvertes, et surtout ses rencontres marquantes. La commandite des Autobus Maheux, qui lui a permis de voyager gratuitement de Rouyn depuis Montréal. J’attends l’autobus d’Alexandre Castonguay, le premier livre qu’elle a lu en mettant le pied en sol abitibien. En fait, c’était « pour un peu faire le bilan et poser tout ce que j’avais vécu et qui avait été quand même assez intense, parfois douloureux, parfois plein de questions ». Elle s’est dit : « Allez! J’essaie, j’écris, et on verra bien! » Et quand on lui a annoncé qu’elle était la grande gagnante du Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue, elle était émue, elle n’y croyait tout simplement pas.

CHRISTIAN VILLENEUVE… ÉLAN LITTÉRAIRE!

Les membres du jury ont aussi décerné la mention Télé-Québec, s’accompagnant d’une bourse de 500 $. Ce prix « coup de cœur » a été attribué à Christian Villeneuve de Rouyn-Noranda, pour son texte intitulé « Papa ». « Le jury a apprécié le jeu des niveaux narratifs, l’humanité touchante de l’histoire, le style littéraire bien mené et le plaisir de lecture, tous conviés ici. Ce récit de vie a offert un regard original sur un sujet qui l’est moins! »

En Abitibi-Témiscamingue, Christian Villeneuve est associé à la course, à l’entraînement, à la mise en forme et à la préparation physique de l’athlète. Le croiser dans un univers plus artistique, plus intellectuel, en a surpris plus d’un. Pourtant, sa passion pour les mots coule dans ses veines depuis l’adolescence, mais il avait « mis ça de côté pour plein de mauvaises raisons, disons ». Ce sont les circonstances de la pandémie qui l’auront incité à coucher sur papier les idées qui zigzaguaient dans son esprit. Son texte « Papa », bien que romancé, s’inspire d’événements vécus. Bref, auxquels il se dit sensible. Il y a cet ami dont la conjointe est décédée en donnant la vie. Et il y a ce proche parent qui, de jour en jour, perd ses facultés cognitives, de plus en plus. C’est donc cet amalgame d’épreuves de la vie qui sont à l’origine de son inspiration. L’année 2022 aura été prolifique pour Christian Villeneuve. Récemment, son texte « Écriture caniculaire » a été publié dans le recueil Distance (Éditions du Quartz). Et il y a son premier roman qui se trouve quelque part, dans la pile de certains éditeurs.


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.