Artiste touche-à-tout ayant une vingtaine d’années d’expérience dans le domaine des médias, Louis-Eric Gagnon proclame être en crise d’adolescence créative. Son portfolio est un album de coupures à l’image de son TDAH. Documentariste, parolier, artiste visuel et (même) lutteur, il présente maintenant sa première pièce de théâtre, Le Spotlight.
C’est un premier projet entièrement indépendant, qui rassemble tous ses champs d’intérêt et guide son élan créatif. La pièce trashycomique, mariant le conte et la création parlée (spoken word), raconte la dernière soirée avant la fermeture de la taverne du même nom. Le narrateur, seul en scène, à mi-chemin entre Saint-Pierre et un animateur de souper-spaghetti, fait en quelque sorte les derniers éloges de l’endroit. Tous les habitués sont là : Magalie, perdue dans la vie; Grand-Fille, fidèle à sa machine à sous et Loulou, la vieille éponge, tenancière du bar.
Louis-Eric décrit ses personnages avec beaucoup d’amour, même ceux qu’il déteste. Il explore la tension entre les espoirs de la clientèle du Spotlight et la violence qui les empêche de se réaliser. Il s’intéresse aux personnes mal famées, à celles qui crient pour combler les paroles qui ne leur viennent pas, aux gens qui misent sur la force de la voix plutôt que celle des mots, aux êtres qui cherchent la rédemption au fond d’une pinte.
La genèse du projet est un texte qui avait été proposé au duo musical Les Deuxluxes. À partir de cette étincelle, Loulou et son univers sont nés. D’autres personnages s’y sont greffés. Le lieu a trouvé son nom et son essence. À la suite de la suggestion de Madeleine Perron, directrice du conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue, Louis-Eric Gagnon a déposé un dossier au Programme de partenariat territorial dont le but est de stimuler la création artistique en région.
L’obtention de la bourse lui a permis d’assembler une équipe pour le guider dans son processus. L’humoriste et scénariste Jean-Marie Corbeil a été le premier à être contacté. Parmi ses nombreux conseils, le plus marquant a été de ne pas forcer le gag : « Si tu cherches le punch, tu fais un faux pas ». Pour la mise en scène, Pascal Binette apporte sa contribution grâce à son sens de l’humour et son côté pédagogique. La trame sonore est assurée par Dominiq Hamel, qui a su traduire l’énergie sensible du spectacle en musique. Marie-Claude Robert, graphiste et photographe, a capturé l’intimité de la démarche de l’artiste pour la création de l’affiche.
La sortie de résidence de la pièce aura lieu à la salle Félix-Leclerc de Val-d’Or, le 8 septembre 2023. Une tournée, qui devrait suivre peu après, vous donnera l’occasion de vous plonger dans l’éclectique univers de Louis-Eric Gagnon, et de partager un dernier verre avec ces bons diables.