Les 20 et 21 avril, le Centre de congrès de Rouyn-Noranda accueille la deuxième édition d’un événement unique en région consacré aux arts textiles : Le Dernier rang – Festival laineux. Avec une programmation colorée et des plus diversifiées, le rendez-vous interpelle autant les personnes qui se passionnent pour le tricot, le crochet et autres arts textiles que celles qui sont curieuses de s’initier à cet univers ou qui désirent se procurer des créations uniques. 

L’idée de mettre sur pied un tel événement a germé au sein de la communauté de tricot de la région dès 2019. Inspirée par des événements similaires se déroulant à bonne distance de l’Abitibi-Témiscamingue, dont le festival de la fibre TWIST de Saint-André-Avellin, l’équipe bénévole derrière le festival souhaitait d’abord répondre au besoin de se rassembler autour de pratiques souvent solitaires. Leur but était aussi d’améliorer l’accès aux matériaux et aux expertises dans le domaine pour que les artisanes et artisans de la région puissent aller plus loin dans leur art.  

« La moitié des exposants proviennent de l’extérieur. Les gens vont pouvoir voir les produits, les toucher, parler avec les gens [qui les créent]. Les cours sont donnés par des personnes de l’extérieur aussi, on va chercher une expertise qu’on n’avait pas, ç’a été super apprécié l’année passée », explique Marilyn Aubin, présidente du comité organisateur.  

Photographe : Alain R Amagraphe

La naissance du Dernier Rang – Festival laineux s’inscrit aussi dans un contexte de regain d’intérêt pour ces pratiques. « La première idée qu’on se fait d’une personne qui tricote, c’est une personne âgée. La majorité maintenant sont davantage vers la trentaine, on voit même des designers début vingtaine, c’est très diversifié », souligne Marilyn Aubin. Le festival cherche aussi à soutenir l’entrepreneuriat féminin, très majoritaire dans ce secteur.  

Ces pratiques portent aussi des valeurs liées à un mode de vie plus durable, en phase avec la philosophie du « ralentisme » (slow living). « Si on choisit de tricoter un chandail, c’est beaucoup long que d’aller l’acheter. Réfléchir à ce qu’on va faire, ça nous amène à revoir notre consommation, à penser à si ça va bien aller dans [notre] garde-robe […] à peut-être investir dans une matière plus durable que le synthétique », soutient Marilyn Aubin. Le tricot, ça a aussi des vertus sur le stress, ça diminue l’anxiété. Ce sont des mouvements répétitifs qui nous amènent dans un état méditatif », poursuit-elle. 

S’il est possible de s’y procurer du matériel et d’acheter des produits finis – toutous, bas, semelles, balles de sécheuse, etc. –, le festival mise aussi sur l’aspect bien-être qui entoure la pratique. Un atelier très prisé l’an dernier fera son retour : le yoga pour créatifs. « Certaines tricoteuses peuvent développer des tensions au niveau des épaules, des poignets. Le cours présenté par Valérie Lafond sera adapté à leurs besoins, elle va donner des trucs pour améliorer leur posture », explique Marilyn Aubin. 

Des ateliers d’initiation au tissage, au crochet et au feutrage à l’aiguille seront entre autres offerts. « Tout le monde peut essayer », lance Marilyn Aubin. Les personnes désirant aller plus loin pourront apprendre le filage au fuseau et rouet antique et contemporain, ou la technique du steek. En nouveauté, le Dernier Rang – Festival laineux présentera une conférence de la youtubeuse Claudia Joyal Laplante, alias Clo Tricots, sur la façon de choisir sa laine. 

La programmation complète est accessible sur le site Web du Dernier Rang – Festival laineux. Les inscriptions sont requises pour les ateliers. 


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