J’ai voulu m’intéresser à ce sujet. En fait, j’ai changé d’idée, de thème. Dernièrement, je lisais le plan directeur du lac Osisko de la Ville de Rouyn-Noranda1, qui aborde la notion de « gestion différenciée ». De lointains souvenirs me reviennent alors. À l’été 2007, je me suis jointe à l’équipe du parc de l’Île Saint-Germain dans le but d’y améliorer les habitats pour la biodiversité. C’est le premier parc du département des Hauts-de-Seine à avoir mis en place une gestion différenciée de ses espaces verts.
L’expression, qui est apparue en 1994 lors du Colloque européen de Strasbourg, se décrivait ainsi : « La gestion différenciée a pour but l’adaptation de la conception d’un espace et de son entretien selon les caractéristiques du site. » Dans la veine du concept de développement durable, il s’agit d’un mode de gestion des espaces verts, des parcs et des jardins, qui consiste à ne pas appliquer à tous les espaces la même intensité ni la même nature de soins. En agriculture, par exemple, on utilise le terme de « gestion raisonnée »2.
Les « soins » réfèrent à l’arrosage des végétaux, au ramassage de la matière organique, au désherbage, aux traitements phytosanitaires, à la taille des arbres et arbustes ainsi qu’à la tonte. En fait, quand on parle de « gestion différenciée », on pourrait tout aussi bien dire « gestion extensive », « jardins imprévus » ou « gestion raisonnée durable ». En plus d’améliorer la qualité de vie, ce mode de gestion permet de restaurer, de préserver et de gérer l’environnement en mettant en place des pratiques plus écoresponsables.
Il faut aussi prendre en considération le fait que les coûts d’entretien diminuent, considérant que certains secteurs nécessitent peu, voire pas, d’entretien. Il sera possible de pratiquer du fauchage tardif et du débroussaillage sélectif dans les prairies et de la tonte dans les sentiers, les aires de pique-nique et les aires de jeux pour les enfants, par exemple. Ainsi, des secteurs ne seront ni fauchés ni tondus, laissant ainsi la végétation herbacée croître et offrir des ambiances variées. Les zones les plus entretenues sont les massifs de fleurs ou encore les terrains de sport.
Cette gestion pourrait être combinée à une approche en corridors écologiques. Ce sujet m’intéressait particulièrement, car deux ans après avoir travaillé au parc de l’Île Saint-Germain, je réalisais un dernier stage sur le sujet de la trame verte dans un parc naturel régional. Ce parc devait être relié au Massif central et aux Pyrénées. Il devait également conserver cette connexion temporelle, de manière durable, pour les générations futures.
Mon but, ici, est d’interpeller la population de l’Abitibi-Témiscamingue afin de déclarer que tout le monde peut faire une différence, un geste à la fois. Les entreprises aussi peuvent contribuer en aménageant, entre autres, des aires de stationnement mieux conçues et en s’adaptant aux enjeux des changements climatiques.