Jonathan Barette

Chaque année, le mois de février nous permet de reconnaître et de promouvoir la contribution des Québécoises et des Québécois des communautés noires à l’histoire du Québec, à son développement économique, social et culturel, ainsi qu’à la vitalité du français. Le Mois de l’histoire des Noirssouligne l’enracinement et l’engagement de ces personnes.

L’origine du Mois de l’histoire des Noirs remonte à 1926, alors que l’historien afro-américain Carter G. Woodson contribue à instaurer, durant la deuxième semaine de février, la Semaine de l’histoire des Noirs (Negro History Week). Celle-ci est destinée à rappeler des réalisations des Afro-Américaines et Afro-Américains et à mieux faire connaître l’histoire de leur diaspora aux États-Unis.

Peu de temps après, la commémoration de l’histoire des Noirs commence au Canada, mais ce n’est qu’en 1995 que le Parlement canadien reconnaît officiellement le mois de février comme le Mois de l’histoire des Noirs, à la suite d’une motion de Jean Augustine, première canadienne noire élue au Parlement.

Le 23 novembre 2006, l’Assemblée nationale adopte le projet de loi visant à faire du mois de février le Mois de l’histoire des Noirs, afin de souligner la contribution historique des communautés noires à la société québécoise. Cette loi entre en vigueur le 1er février 2007. Par l’adoption de la loi proclamant le Mois de l’histoire des Noirs, le gouvernement du Québec entend non seulement ajouter sa voix au mouvement nord-américain soulignant l’apport des citoyennes et citoyens des communautés noires, mais désire reconnaître officiellement l’importance de cet événement annuel pour l’ensemble de la société québécoise.

Savez-vous qui a été la première personne d’origine africaine à venir, il y a 400 ans, au Canada? Mathieu Da Costa est arrivé en 1604 avec les explorateurs français Pierre Dugua de Mons et Samuel de Champlain. C’était un interprète multilingue qui parlait le français, l’anglais, le néerlandais, le portugais et le pidgin basque. Il a assuré un lien précieux entre le peuple Mi’kmaq et les Européens. Olivier Lejeune est, quant à lui, connu comme le premier Africain à vivre et mourir au Canada. Arrivé en 1628 en Nouvelle-France à l’âge de six ans, il a été le premier esclave, élève et prisonnier africain de l’histoire du Québec.

Plus près de nous, mentionnons Yolande James, Bruny Surin, Harriet Tubman, Régine Laurent et Fabrice Vil, aux parcours professionnels et personnels remplis. Encore plus près, des personnalités telles que Clotaire Moulounda, d’origine congolaise, enseignant, musicien et conteur, arrivé en Abitibi-Témiscamingue en 1981, décédé en 2018; Yolette Lévy (1938-2018), née à Haïti, dans la région dès 1969, enseignante et conseillère municipale à Val-d’Or de 1996 à 2009; Ulrick Chérubin (1943-2014), d’origine haïtienne, enseignant, arrivé en Abitibi en 1974, maire d’Amos de 2002 à 2014; Phil Norman, établi en Abitibi-Témiscamingue en 1970, connu pour sa chanson Coconut Woman, né à Montserrat, dans les Antilles, en 1939. Aussi, moins connu, Phil Laptist, d’origine trinidadienne, ayant vécu à Duparquet dès ses débuts, en 1933 comme restaurateur et gérant de la plage publique.

Au Québec, la Table ronde du Mois de l’histoire des Noirs (TRMHN) organise depuis 30 ans des activités qui permettent à la population québécoise de découvrir la richesse et la diversité des communautés noires, et de rendre hommage aux personnes qui se sont illustrées dans différents domaines. Partout au Québec, des organismes et des institutions ont tenu des activités tout en respectant les consignes sanitaires en cours à ce moment.


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