En Abitibi-Témiscamingue, les manifestations culturelles sont multiples et prennent les formes les plus variées. Le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue (CCAT) et l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue (OAT) ont voulu en témoigner et se pencher sur l’apport important des arts et de la culture au développement socioéconomique de la région. Ainsi, pendant trois mois, trois chroniques détaillent les principaux résultats de l’étude Temps d’arrêt 2016-2019. Ce texte est le deuxième de la série.

LA CULTURE DANS L’ÉCONOMIE LOCALE

Depuis plusieurs mois, le milieu culturel se fragilise. Tantôt dans l’ombre, tantôt sous les projecteurs, les artistes ainsi que les travailleuses et travailleurs culturels de la région n’attendent que le bon moment pour nous rappeler que les arts et la culture sont une composante essentielle du lien social. Pour que cela se concrétise, il faut leur accorder de l’importance.

En 2018, le produit intérieur brut (PIB) des secteurs Arts, spectacles et loisirs ainsi qu’Information et industrie culturelle était évalué aux environs de 136 M$ en Abitibi-Témiscamingue. Cela représente une part estimée à 1,6 % du PIB, dans l’économie régionale, comparativement à une moyenne de 2,2 % pour les autres régions du Québec. Bien entendu, il est impossible de négliger la prédominance des ressources naturelles sur notre territoire, lesquelles contribuent fortement au PIB régional.

Malgré sa faible contribution au PIB de la région, le secteur culturel doit être considéré comme un élément clé du développement socioéconomique. Il s’impose comme un acteur essentiel d’attractivité et de rétention de main-d’œuvre, en plus de contribuer à l’installation durable des nouveaux citoyens en développant un sentiment d’appartenance.

CONDITIONS D’EMPLOI PRÉCAIRES ET RÉMUNÉRATION INSUFFISANTE

Le taux d’emploi des travailleurs du secteur des Arts, spectacles et loisirs en Abitibi-Témiscamingue est de 62 %, ce qui en fait le plus bas de toutes les industries de la région, d’autant plus que ce sont seulement 52 % de ces travailleuses et travailleurs qui occupent un poste à temps complet. Ces données ayant été recueillies avant la pandémie, nous ne pouvons que deviner l’impact de cette dernière.

En Abitibi-Témiscamingue, le revenu d’emploi moyen dans le secteur Arts, spectacles et loisirs est de 21 045 $, ce qui est 2 fois moins élevé que le revenu moyen d’emploi de toutes les industries confondues (48 256 $). Pourtant, le niveau d’études de la main-d’œuvre culturelle est égal voir supérieur à celui des autres industries régionales. En moyenne, 25 % de ces travailleuses et travailleurs détiennent un diplôme universitaire. C’est plus élevé que l’ensemble de la main-d’œuvre occupée de toutes les autres industries confondues (15 %). La main-d’œuvre culturelle régionale est composée à 59 % de femmes. Y a-t-il un lien à établir entre cette proportion, la précarité d’emploi et la rémunération insuffisante?

VALORISATION ET CONSOLIDATION

Dans le contexte de l’actuelle pénurie de main-d’œuvre, la concurrence entre les différents secteurs économiques est vive. Les conditions d’emploi dans le secteur des arts et de la culture étant déjà précaires entre 2016 et 2019, une fragilité organisationnelle grandissante compromet le mandat des organismes culturels. La revalorisation des conditions du personnel et la consolidation des organismes culturels sont urgentes.

Pour plus de contenu, retrouvez l’étude complète sur le site Web du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue (CCAT).

Alex Turpin-Kirouac