ARIANE OUELLET
Originaire d’Abitibi-Ouest, William Brière Daigle est tombé dans la photo quand il était petit. Adolescent, alors amateur de BMX, son père lui offre une caméra pour lui permettre de capter sur vidéo les prouesses techniques et les scènes d’action de son sport favori. Heureux hasard, l’appareil lui permet aussi de faire de la photo. Voilà le déclencheur d’une aventure qui dure depuis près de 8 ans.
Depuis 2024, on associe de plus en plus son nom à la photo de festivals, mais le jeune artiste ne documente pas que la scène artistique de l’Abitibi-Témiscamingue. « Je prends vraiment tout ce qui m’entoure. Je fais de l’événementiel, je fais du portrait, des trucs plus conceptuels, mais au jour le jour, ça va être ce qui est autour de moi. Si je suis en voyage, par exemple, je suis toujours à l’affût », explique-t-il. Bien que les artistes en prestation soient au cœur des commandes qu’il reçoit, il aime aussi se faufiler dans les coulisses et dans les loges pour croquer les scènes qui échappent au regard du public. « Je m’inscris plus dans une démarche documentaire », affirme William, qui se plaît à saisir au bond les sujets qui se trouvent devant sa lentille. L’automne dernier, le magazine Nouveau Projet lui a confié le mandat d’illustrer les articles portant sur notre territoire dans un numéro spécial consacré à l’Abitibi-Témiscamingue (Nouveau Projet no 28 – hiver 2025).
Bien qu’étant né comme artiste en pleine ère de l’image numérique, son attrait pour l’esthétique de la photo argentique se transpose dans le traitement qu’il donne à ses images. « J’aime l’aspect argentique 35 mm, le grain, les couleurs flat tout en étant contrastées, le look vintage. J’essaye de reproduire ça », explique-t-il. Anciennement employé dans une boutique d’impression photo, il a eu l’occasion de goûter au plaisir du travail de laboratoire artisanal et de l’impression, ce qui a contribué à développer son sens esthétique si personnel.
Choisir une vie d’artiste, c’est choisir une vie remplie de surprises, et la vie de photographe n’y fait pas exception. « Les plus belles surprises, c’est que je rencontre tellement de gens! Je ne m’attendais pas à ça. Le côté un peu plus négatif de la question, ce serait l’instabilité. Tu fais ce que tu aimes, mais il faut que tu deales avec ce stress-là », confie William, qui choisit d’en tirer parti, ce qui l’amène à vouloir exceller encore davantage et continuer de se démarquer par la qualité de ses images. Pour lui, un bon photographe est quelqu’un avec qui il est facile de travailler, capable de bien interagir avec les gens, qui sait saisir ce que le client veut, mais qui sait aussi oser et prendre des risques quand la situation s’y prête.
Bien qu’il soit satisfait de l’année 2024 où il a pu vivre pleinement de son métier de photographe, William Brière Daigle ne manque pas de projets et d’ambitions. « Mon rêve? J’aimerais quand même ça m’exporter en dehors, exposer dans des centres d’art au Québec ou en Ontario, mais aussi faire des contrats dans l’Ouest, aux États-Unis, pouvoir me promener un peu partout et être capable de vivre de ça », dit-il. Même si les mandats qu’on lui confie l’intéressent toujours, son rêve ultime serait de pouvoir consacrer du temps à des projets artistiques personnels. « Quand je regarde le travail d’autres photographes, j’aime les projets à caractère documentaire, le travail par séries, qui durent dans le temps, dans des situations où le monde ordinaire ne va pas nécessairement », raconte-t-il.
« J’évolue dans un écosystème très sain, il y a de la demande, mais aussi de l’entraide et de la collaboration entre les gens du milieu. J’ai ma place ici », affirme avec confiance le jeune photographe. Parions que 2025 sera pour William Brière Daigle remplie de projets stimulants qui lui permettront de s’établir davantage et de faire découvrir l’étendue de son talent.
On peut voir le travail du photographe sur sa page Instagram (sous le nom William B.Daigle).