Depuis près de 20 ans, la culture locale a été soulignée par les Prix de la culture, remis lors des Journées de la culture à Rouyn-Noranda. Cette reconnaissance abitibienne a contribué à la carrière de nombre d’artistes et au déploiement de plusieurs organismes. Si le visage de la fête de la culture change cette année, ce n’est pas en s’amoindrissant! En effet, la première édition de la grande fête des prix Régal aura lieu dès cette année au Théâtre du cuivre, le 30 novembre – et nous y sommes toutes et tous conviés! 

UN PEU D’HISTOIRE 

Pourquoi nommer un trophée culturel, un Régal? Hé bien, il faut retourner un peu dans l’histoire de Rouyn-Noranda, dans le temps où c’était plutôt Rouyn ET Noranda. Le premier théâtre à avoir eu pignon sur rue a été le Théâtre Régal, tenu par une femme d’affaires pionnière et visionnaire, Christine Cloirec, mieux connue sous le nom de miss Carey. En plus de tenir le premier cinéma de la région, elle prêtait généreusement sa salle aux différentes activités culturelles ou communautaires d’alors. Voilà pourquoi une femme d’avant-garde qui a su miser sur la culture est honorée aujourd’hui avec le nouveau nom des Prix de la culture. 

Crédit : Stéphanie Cloutier
Crédit : Stéphanie Cloutier

PROLONGER LE SENS DE LA COMMUNAUTÉ 

La nouvelle mouture des Prix de la culture découle d’une large consultation tenue au sein du milieu artistique régional. En outre, celui-ci désirait une plus grande reconnaissance, une légitimité et une visibilité. La ville de Rouyn-Noranda a fait ses devoirs et offre donc les prix Régal dans une nouvelle formule. On passe à huit prix, contrairement aux cinq des années passées, ce qui permet de presque doubler la reconnaissance par le milieu et le public. Les prix sont le Régal Arts-Affaires, le Régal Culture-Éducation (deux volets), le Régal Culture-Ruralité, le Régal Propulsion, le Régal Bénévole de l’année, le Régal Découverte, le Régal Pilier de la culture et le Régal Artiste(s) de l’année. (Consultez le site de la ville de Rouyn-Noranda pour le détail de chaque prix.) 

Un jury professionnel déclare les personnes gagnantes, après une étude réfléchie des dossiers. Bien que l’on conserve le vote du public pour le prix Artiste(s) de l’année, une professionnalisation se dégage du choix de fonctionner avec un jury. Cette implication communautaire rappelle les volontés de partage de miss Carey. 

Finalement, chaque catégorie comporte plusieurs finalistes, ce qui permet de faire durer la visibilité des artistes ou organismes pendant tout le mois de novembre, lors de la période de vote. La grande fête prévue le 30 novembre permettra de clôturer une belle course, coiffée d’articles, d’entrevues et de diffusion du travail de plusieurs artistes et organismes de la région. Auparavant, la nomination des lauréates et lauréats avait lieu en même temps que celle des finalistes, ce qui faisait un beau moment aux Journées de la culture, mais qui en limitait le rayonnement. La Ville de Rouyn-Noranda a voulu faire durer le plaisir et les spéculations dans un esprit des plus festifs.  

Les talents d’ici sont d’ailleurs partie prenante du nouveau gala. La conception visuelle du trophée a été confiée à Annie Boulanger. Puis, la création des trophées est orchestrée grâce à un partenariat avec l’Espace O Lab de l’Unité d’enseignement et de recherche en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et le Studio numérique de la Bibliothèque de l’UQAT et du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue (qui imprimera les trophées en 3D), alors que leur socle est réalisé par Tenon-Mortaise, une coopérative d’ébénisterie. L’animation du Gala a été confiée à Étienne Jacques, animateur et comédien chevronné, et, finalement, le premier tapis rouge du premier Gala Régal se tiendra devant une fresque de Staifany Gonthier créée en partenariat avec la communauté. Un gala qui rapproche les gens de la culture, voilà une formule gagnante! 

Étienne Jacques – Crédit : Annick Fluet
Isabelle Trottier – Crédit : Ariane Ouellet
Pascal Binette – Crédit : Élisabeth Carrier
Staifany Gonthier
Annie Boulanger – Crédit : Marc-Olivier Thibault

Auteur/trice

Après avoir enseigné le français, le théâtre et la littérature au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Gabrielle Demers oeuvre dans le domaine de la pédagogie universitaire. Elle s’adonne aussi à la performance, aux installations artistiques et aux arts imprimés. Elle se questionne sur les enjeux actuels liés à la féminité dans l’espace public, entre autres.