ISABELLE GILBERT

À 77 ans, l’artiste Roger Pelerin a une feuille de route impressionnante parsemée de plusieurs expositions et de prix et bourses pour son œuvre en gravure, peinture et sculpture. Après 55 ans de vie artistique sans compromis, l’artiste est passé en mode zen avec une retraite bien méritée.

L’artiste multidisciplinaire d’Abitibi-Ouest laisse maintenant venir à lui les diffuseurs. Il n’éprouve plus le besoin d’aller chercher des subventions ou de planifier des expositions, enfin tout ce qu’englobe le métier d’artiste, qui implique la nécessité de se vendre pour subvenir à ses besoins. Roger Pelerin affirme avec un éclat de rire qu’il n’a rien d’un homme d’affaires! Tout ce qui ne relève pas de la création, mais du marketing, ne lui manque pas du tout! Il a d’ailleurs confié à Mathieu Gnocchini, de NOC Design, le soin de numériser ses œuvres pour éventuellement les rendre disponibles sous forme de reproductions sur canevas.

Comme un artiste de sa trempe ne peut pas se départir de son essence, M. Pelerin continue à laisser vagabonder sa créativité : « Je me sens comme étudiant qui est en apprentissage, qui explore les disciplines et les sujets. » Seule différence, il se sent libre de laisser ses idées et ses projets vagabonder. Il n’a plus la pression de terminer ses projets à tout prix. Il lui arrive souvent de commencer un projet et de le laisser en suspens pour en commencer un autre, comme une abeille qui butine d’une fleur à l’autre. Une idée en amène une autre. Ces temps-ci, il travaille sur des cubes et s’intéresse particulièrement au symbolisme. Dans sa vie de retraité sur son île où il vit au rythme des saisons, il lui arrive d’établir des règles qu’il a un malin plaisir à transgresser. 

Roger Pelerin est toujours présent sur la scène artistique régionale. Il participe à l’occasion à des expositions collectives, mais il se permet aujourd’hui de choisir les événements ou les projets auxquels il prend part. Par exemple, en 2021, il a participé à la Triennale en métiers d’art présentée à la Maison de la culture de La Sarre. Il a par la suite eu l’occasion d’exposer à Gatineau. Nous aurons bientôt la chance d’admirer son œuvre au Musée d’art de Rouyn-Noranda de juin à octobre 2023 dans le cadre d’une rétrospective de carrière. Son complice Mathieu Gnocchini en sera le commissaire.

Finalement, le guerrier est en repos, mais il n’a rien perdu de sa passion et de son regard critique sur notre monde. Il a encore quelques cartes dans sa manche et continue à graver son histoire, un, deux, trois projets à la fois.

Pour en savoir plus sur l’artiste et son œuvre :

Roger Pelerin, là où l’on s’arrête en passant. Documentaire de Patrick Pellegrino. 2009.

Œuvres gravées de Roger Pelerin, 2013, Éditions du Quartz.


Auteur/trice

Isabelle Gilbert est journaliste bénévole pour L’Indice bohémien depuis 2018. Elle a été coordonnatrice pour le journal communautaire L’Odyssée de Rapide-Danseur de 2000 à 2015 puis de 2017 à 2021. Dès son arrivée en 1999, elle s’est toujours impliquée dans la communauté de Rapide Danseur tout en regardant grandir ses deux beaux enfants. Depuis 2017, elle fait partie du comité organisateur du Rapide Show, un spectacle de variété ayant lieu dans l’église de Rapide-Danseur. Amatrice de plein air et de chant choral, Isabelle aime aussi écrire, coudre et « jouer » de la guitare pour s’accompagner. Depuis 2002, cette touche-à-tout trouve même du temps pour son vrai métier d’enseignante au secondaire!