DOMINIQUE ROY

C’est en novembre dernier qu’a eu lieu le lancement du cinquième tome de la série « Amos vous raconte », une collection jeunesse qui permet de découvrir l’histoire des grands bâtisseurs ayant participé à la colonisation de l’Abitibi. Cette fois, c’est le Docteur Bigué, premier médecin d’Amos, arrivé en train en 1914, qui est le personnage historique raconté, décrit et expliqué dans cet album illustré destiné aux jeunes de 7 à 12 ans. 

Les lecteurs qui ont fait la connaissance du Capitaine Yergeau, de Madame Croteau, d’Émery Sicard et d’Hector Authier dans les tomes précédents renouent avec Amos Deseskers, ce jeune narrateur qui brosse le portrait des gens qui ont marqué la colonisation dans différents secteurs d’activités. Dans le cas de ce cinquième titre, il fait découvrir André Bigué, un docteur très présent dans la communauté. Celui-ci a fait partie de ceux qui ont osé s’aventurer en colonie isolée pour soigner les gens en Abitibi, soit les nouveaux colons, les Autochtones, les prospecteurs, le personnel du chemin de fer, par exemple. Pendant quatre ans, il a travaillé seul dans son domaine, affrontant les quatre saisons et utilisant tous les moyens de transport possibles pour couvrir le territoire, ce qui lui a permis de se forger une solide réputation dans le milieu. Amos Deseskers met aussi en valeur le rôle important que cet homme a joué dans la communauté au fil des ans. En plus des soins médicaux prodigués, il a été coroner de district, président du regroupement des médecins de l’Abitibi, fondateur d’une pharmacie… C’était aussi un grand passionné de hockey. 

Cette version littéraire s’inspire du circuit déambulatoire Amos vous raconte son histoire qui a pris fin avec la pandémie. « On savait que le projet de théâtre aurait une limite à un moment donné et qu’on voulait laisser un legs écrit de ça. La pandémie a provoqué la décision de concevoir des livres jeunesse », explique l’auteure Véronique Larouche-Filion. Pour l’équipe des Productions du Raccourci, créatrice du circuit historique, cette conversion du théâtre en littérature est un legs patrimonial important pour les générations futures qui ne verront jamais le spectacle. En ce qui concerne la création littéraire du Docteur Bigué, un nouveau membre s’est ajouté à l’habituelle équipe qui se compose de Véronique Larouche-Filion, auteure, Catherine Dubé, illustratrice, et Delphie Côté-Lacroix, graphiste. Il s’agit de Geneviève Bigué, l’arrière-petite-fille du désormais célèbre médecin. La collaboration de cette illustratrice professionnelle a permis d’ajouter une touche nouvelle et d’avoir accès à des photos d’époque, du matériel visuel qui appartenait à sa famille.

Les recherches sur le personnage ont commencé il y a près de 12 ans, lors de la création du circuit. Au stade de l’écriture, la tâche consiste à extirper les moments les plus marquants de l’histoire et à adapter le style théâtral avec des dialogues, de la parole directe, de la parole en action, en un style plus narratif, plus descriptif. Ce travail de conversion, l’auteure l’aime beaucoup. Le texte annoté de commentaires, de réflexions, de définitions, de synonymes, de dessins et de renseignements supplémentaires rend l’œuvre unique en son genre et plus accessible pour le public cible. Le choix de la couverture rigide illustrée tout en dorure a été mûrement réfléchi malgré les coûts qu’une telle décision implique. « Nous, on voulait visuellement que notre livre soit un bel objet, solide, indémodable, très neutre… un livre d’époque. »

Amos continuera de vous raconter puisque d’autres volumes sont en cours de production. Dès le printemps, Amos Deseskers sera de retour pour présenter un tout nouveau personnage, Mademoiselle Lacroix, cette jeune chapelière propriétaire d’une boutique.


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.