Du 7 mars au 8 avril prochain, le Centre d’art Rotary présente, à la salle du conseil de l’hôtel de ville de La Sarre, la sixième édition de Je t’aime, une exposition regroupant les œuvres d’une cinquantaine de personnes souffrant de troubles de santé mentale. Cette exposition débute d’ailleurs en même temps que la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle.

La première édition de cet événement avait eu lieu conjointement avec l’exposition, au Centre d’art, des Impatients, un organisme qui vient en aide aux personnes ayant des problèmes de santé mentale par le biais de l’expression artistique. Comme cela s’est avéré un beau succès, l’équipe a décidé de renouveler l’expérience. « C’était aussi une façon de les remercier de venir visiter chacune des expositions que nous présentons » explique Suzy Tousignant, responsable du Centre d’art Rotary.

ST : Une créativité insoupçonnée

Le but premier de ce projet est de valoriser et de faire participer les personnes en déficience intellectuelle à l’aide de la création artistique. Toutes les personnes impliquées dans le projet peuvent témoigner de l’incroyable beauté des œuvres que chacun crée. Plusieurs artistes établis envient même la spontanéité de ces apprentis créateurs, leur immunisation face au syndrome de la page blanche. Selon les dires de Jocelyne Caron, l’artiste qui accompagnait les participants en atelier : « Les personnes atteintes de déficience intellectuelle ne jugent pas le travail qu’ils viennent de faire comme nous le faisons souvent devant une œuvre que nous venons de créer. Au contraire, ils sont fiers de ce qu’ils ont pu accomplir. »

À chaque année, l’atelier proposé est différent des précédents. Les participants arrivent donc devant l’inconnu et se surprennent à chaque fois des résultats obtenus. Plusieurs de ces artistes en herbe soutiennent que ce genre d’atelier, en plus de stimuler leur créativité et leur imagination, améliore leur motricité. Un des participants, qui croyait au départ ne pas pouvoir réaliser d’œuvre avec « ses vieilles pattes d’ours », réussit maintenant à s’exprimer grâce à l’art. Chacun y va avec son talent, son potentiel et surtout, à son propre rythme.

Le but de ce projet n’est pas seulement d’inciter à la création, mais surtout d’exposer à la population les œuvres produites. La journée du vernissage en est une très spéciale pour les participants qui sont présentés comme les artistes : après tout, c’est grâce à leur talent si cette exposition peut être montée. Chacun s’empresse alors de trouver son œuvre et de la montrer fièrement à son entourage. « Si les gens voyaient les yeux des participants à ce moment-là, ils comprendraient pourquoi on fait tout ça », s’enthousiasme Suzy Tousignant.


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