Ce 2 décembre dernier, la visite de notre grande Diane Tell a été pour moi un cadeau d’anniversaire inoubliable. Moi qui ai toujours eu de l’admiration envers cette chanteuse qui pinçait ses doigts sur sa guitare sur la 3e Avenue à Val-d’Or, envers celle qui m’a donné l’envie et le goût de croire que, oui, être une auteure-compositrice-interprète était possible, d’où que l’on vienne.
C’était ma fête! La vie a beaucoup plus d’imagination que l’on n’ose le croire. Cette citoyenne de la musique, du cœur, du monde et de Val-d’Or nous a remplis de douceur, de tendresse, de nostalgie, et oui, de rires… Comme une baladeuse de jazz, elle nous a offert quelques-uns de ses classiques mémorables (Gilberto et Reste avec moi) entre autres, accompagnée d’un orchestre qui n’avait pas besoin de toute une fosse. Là, tout n’était que beauté, luxe, calme et volupté. De son sourire si charmeur toujours et encore empli de candeur, elle nous a chanté la pomme (celle de Guillaume Tell?). Des anecdotes sur ses premières compositions, sur ses rencontres qui semblaient si improbables avec tant de grands. Elle nous a fait valser, gambader et rêvasser. Elle a tant connu de succès de Montréal à Paris, de Biarritz à Val-d’Or, et maintenant en Valais en Suisse. Choisir entre toutes ses chansons lui a certainement causé des soucis, mais aussi de nouvelles envies. Sa générosité a réchauffé la foule en ces premières neiges valdoriennes.
Réinventer un répertoire si vaste sans se répéter ou se dénaturer n’est pas donné à tous… Fidèle à elle-même, comme toujours, elle a suivi sa clé de sol et ses accords. Le cosmos accompagne bien cette dame qui reste modeste même si elle est plus grande que nature. De La légende de Jimmy en passant par Faire à nouveau connaissance. De tant de décennies musicales, elle a fait jaillir en nous les souvenirs et, j’ose le dire, ceux à venir. Le public si longtemps privé de spectacles, de proximité musicale et surtout de cette Diane Fortin de Val-d’Or semblait lui chanter à l’oreille malgré les masques, et les émotions étaient au rendez-vous. Elle était accompagnée de Serge Farley Fortin, petit gamin de chez nous, qui nous a offert quelques-unes de ses chansons qui semblaient des clins d’œil à notre belle ville et des œillades à Alain Dessureault, p’tit gars du tournant de la 6e. Ce 2 décembre, mon cadeau, c’était de sentir les gens de chez moi, remplis de fierté et d’émoi, faire enfin à nouveau connaissance avec Diane Tell, comme en famille.
Lire le portrait de Diane Tell réalisé par Valéry Saint-Germain et publié dans notre édition de Décembre/Janvier.