Au Québec, c’est bien connu, « en avril, ne te découvre pas d’un fil ». Expression relayée par nos parents et nos grands-parents depuis belle lurette. Avril, c’est aussi la fonte de la neige, la sortie des premiers crocus, les après-midis ensoleillés où il fait bon de s’asseoir au soleil. Avril marque le début du printemps. La fin du long hiver blanc et frisquet. C’est un temps réjouissant pour l’humain et un temps nouveau pour la nature qui sort de sa dormance.

LE JOUR DE LA TERRE : LES DÉBUTS

Avril, c’est aussi le mois où a lieu la Journée internationale de la Terre ou le Jour de la Terre. Cette journée est célébrée pour la première fois le 22 avril 1970. Fervent défenseur de l’environnement, le sénateur démocrate américain Gaylord Nelson est l’un des principaux instigateurs du Jour de la Terre en 1970. Eh oui, le jour de la terre commence aux États-Unis pour ensuite se propager partout sur la planète depuis 50 ans. À cette époque, les voitures fonctionnent avec de l’essence au plomb. Les industries crachent à qui mieux mieux un cocktail toxique de fumée. La pollution atmosphérique est perçue comme une odeur de la prospérité économique. L’Amérique profonde reste largement inconsciente des préoccupations environnementales et de la façon dont un environnement pollué menace la santé et la vie humaine. Par contre, le terrain est préparé pour le changement avec la publication de l’ouvrage à succès de Rachel Carson, Silent Spring, en 1962. Le livre représente un moment décisif de la prise de conscience écologique mondiale.

Le sénateur Nelson s’adjoint le membre du Congrès républicain Pete McCloskey et recrute Denis Hayes, un jeune militant environnementaliste pour coordonner l’événement national. Ils choisissent de le présenter le 22 avril qui tombe un mercredi entre la relâche étudiante et la période des examens finaux à l’université afin de maximiser la participation des jeunes à cette activité. L’idée est de faire de cette journée un moment spécifique pour une journée d’éducation populaire (teach-in). En 1990, l’organisation Earth Day devient mondiale. L’événement mobilise 200 millions de personnes dans 141 pays. Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes dans plus de 190 pays passent à l’action chaque année dans le cadre du Jour de la Terre. Au fil des ans cette activité est devenue le mouvement participatif en environnement le plus important de la planète. Au Québec, on célèbre la Journée de la Terre depuis 1995, toujours en ayant la même mission de base de sensibiliser les individus et les organisations à leur prise de conscience écologique et de passer à l’action environnementale.

POURQUOI CE BREF HISTORIQUE DU JOUR DE LA TERRE?

Il est toujours bon de se rappeler combien il est important et essentiel de prendre une plus grande conscience de différents enjeux. En effet, nous avons besoin de notre planète pour vivre et survivre. Nous devons aussi approfondir davantage certains éléments névralgiques de notre survivance :

  • Oui, la concentration de CO2 est passée de 325 ppm à plus de 410 ppm dans l’atmosphère (c’est beaucoup!) ce qui entraine une surchauffe de la température de la planète.
  • Oui, la température moyenne planétaire a augmenté de plus de 1 o C depuis 1970. Savoir qu’on se dirige vers des augmentations de 2, 3 ou 4 °C est particulièrement alarmant, car il n’y a fallu qu’une maigre chute de 4 °C pour créer la dernière ère glaciaire mondiale. En résumé, 4 °C, c’est É-NOR-ME! Ça peut aisément compromettre la vie humaine (et autre) sur la planète.

Mais aussi pour prendre acte des avancées en matière écologique que nous avons vécues depuis 50 ans :

  • Oui, il n’y a plus de plomb dans l’essence (ni dans les peintures par ailleurs).
  • Oui, la concentration de SO2 (dioxyde de soufre) a chuté de 200 à 20 ppm.
  • Oui, la concentration de dioxyde d’azote (NO2) a chuté de 120 ppm à 40 ppm de 1970 à 2019 aux États-Unis.
  • Oui, la quantité de plomb dans l’air a chuté en 50 ans.
ET MAINTENANT…

Depuis quelques années, se dressent devant nous de nouveaux enjeux environnementaux :

  • Le plastique à usage unique (« on achète, pis on jette ») qui est devenu un mode de vie depuis plus de 20 ans.
  • La surabondance de véhicules sur nos routes (l’auto solo est encore roi et maître de nos déplacements quotidiens).
  • La surexploitation des ressources des océans (il n’y aura plus de poissons en 2050… c’est fou quand on y pense un peu).
  • Les vêtements neufs qui font le tour du monde avant d’arriver dans nos garde-robes.
  • La perte de plus en plus importante de la biodiversité (nous sommes dans la 6e grande extinction mondiale en ce moment, c’est-à-dire que plus de 75 % des espèces vivantes disparaîtront d’ici les 5 prochaines décennies – sachant qu’il faut entre 3 et 5 millions d’années à la planète pour se rétablir… Ouf).

Il y a aussi des actions qui font du bien à notre écoanxiété individuelle et collective :

  • Le développement de l’agriculture de proximité.
  • L’économie circulaire et de partage qui se développe partout dans les communautés de la planète.
  • Le désinvestissement dans les énergies fossiles par les gouvernements, les fonds d’action et autres.
  • Le développement important des sources d’énergie renouvelable et à faible empreinte carbone.

Pour finir, il y a 1001 possibilités pour chacun de réduire son impact environnemental. À chacun de choisir ce qui lui convient le mieux… le plus rapidement possible svp. Tic tac… tic tac… Le temps file pour agir. Et comme me disait souvent mon grand-papa TP : « Agis pour laisser le moins de traces possible, la nature va kicker ton cul si tu ne la respectes pas suffisamment. » Ce qui veut dire : « La planète n’a pas besoin de l’humain, mais l’humain a besoin de la planète. » Bonne journée de la terre, de la planète et de l’humanité à toutes et tous.