En mouvement. Je définirais mon féminisme ainsi. Me permettant d’évoluer comme il me plaît dans cet univers très grand. J’arbore l’étiquette féministe depuis déjà quelques années. D’abord très subtile, cette position s’est transformée en celle de féministe militante, parfois rebelle, qui croit en ses convictions. J’aspire à l’autodétermination de tous, mais principalement de toutEs. Je rêve du moment où les femmes pourront être ce qu’elles souhaitent, sans influence différenciée selon les sexes.
Simone de Beauvoir a dit : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. »
Je ne vous apprends rien en vous disant que nous faisons présentement face à une crise environnementale. Le réchauffement climatique, la surpopulation, la surconsommation, l’augmentation de la pollution, la destruction de nos écosystèmes, pour ne nommer que ces exemples, démontrent qu’il est urgent d’agir. Face à ce constat, l’importance de militer pour conserver nos acquis de femmes était pour moi une évidence. D’où mon intérêt grandissant pour le mouvement écologiste. Mieux! Essayer de trouver un espace pour lutter ensemble, parce que de mon point de vue, les femmes sont les plus touchées en période de crise.
Comment unir le féminisme et l’écologie? Par l’écoféminisme! Cette perspective démontre qu’il y a des liens étroits entre les oppressions vécues par les femmes et les problèmes environnementaux. Même oppresseur : le capitalisme patriarcal. Ce système qui crée la pauvreté et les inégalités sociales est le même qui détruit l’environnement. Celui-là même qui utilise la nature comme matière première afin de servir le profit des plus riches. Ainsi, récompenser l’industrie qui détruit nos écosystèmes tout en dévalorisant l’éthique du soin attribuée aux femmes met en place une hiérarchie sexuelle. L’écoféminisme cherche à transformer radicalement cet ordre établi afin d’équilibrer la division du travail et, par le fait même, le rapport de proximité que les hommes et les femmes ont avec la nature.
Présentement, la division sexuelle du travail, pilier du capitalisme, maintient les hommes dans leur rôle de pourvoyeur et les femmes dans ceux de ménagère et de soignante. L’écoféminisme soutient que la sensibilité des femmes par rapport aux problèmes environnementaux vient directement de cette socialisation. Les femmes sont modelées à être plus à l’écoute et plus sensibles aux autres et à ce qui les entoure. Conditionnées à s’intéresser aux soins et à l’importance de vivre les uns avec les autres plutôt que contre les autres, elles se sentent davantage interpellées dans la lutte pour une société juste, égalitaire et respectueuse de l’environnement.
Nous allons devoir changer nos stratégies, penser différemment, nous ouvrir au changement. Transformer notre système économique actuel afin qu’il soit respectueux de nos écosystèmes ne pourra se faire qu’avec une véritable égalité entre les sexes. Sommes-nous prêts?