Il y a quelques semaines, Raôul Duguay venait présenter aux côtés de Jean-Louis Marcoux, maître brasseur chez Belgh Brasse, la nouvelle bière La Bittt à Tibi, brassée à même l’eau des eskers d’Amos. Être poétique à la verve dégourdie, M. Duguay a entretenu la foule pendant de longues et inspirantes minutes d’envolée lyrique lors de l’inauguration de l’agrandissement de la brasserie, désormais mondialement célèbre et comptant plus de 50 médailles à son actif.

Grand humaniste, défenseur de notre langue, de notre eau, de notre savoir dire et savoir-faire, M. Duguay arrime sa poésie à l’industrie parce que, pour lui, l’unification de l’art, de la science et de la conscience est primordiale pour avoir une société vivante et en santé.

« C’qui est historique là-d’dans, c’est que c’est la première fois qu’un poète vend d’la bière! » – Raôul Duguay

Allier l’hymne populaire d’une région à la commercialisation d’un produit d’ici en faisant rayonner encore plus notre belle région par la verve de Duguay qui coule, fluide et enrobée, comme le houblon du produit qu’il représente me semble une association bien ingénieuse, mais nous ne sommes pas à la première association du genre. Cependant, ici, aucun comédien ne vend de voiture coréenne et aucune chanteuse n’atteint l’orgasme grâce à l’odeur extatique d’un shampoing « Made in Taïwan ». Non ! Ici, nous avons un lien direct, un lien du cœur. On fiance l’art des mots à celui du brassage. Au-delà de la figure connue, du produit à vendre et des poignées de mains officielles à donner, il y a l’affection des deux milieux. C’est la poésie qui s’associe à l’industrie.

Longue vie aux molécules de plaisir, et longue vie à la poésie ! \


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