Si Henri IV revenait et lisait L’Indice, il dirait plus que jamais que Paris, en plus d’une messe, vaut bien une chronique. Et cette année certainement, s’il revenait lui aussi, de Gaulle pourrait encore lancer, comme en 1944 : « Paris! Paris outragé! Paris brisé! Paris martyrisé! »

Trois fois depuis un an, la capitale française fut au centre du monde : l’attaque au Charlie Hebdo, les attentats monstrueux de novembre, mais aussi, et plus heureux, cet accord mondial et unanime sur le climat. Paris qui a connu ses heures sombres et son moment lumineux, l’horreur face à la folie des hommes et la foi, tout autant, en l’humanité. Comme au temps des révolutions qui l’ont animée tant de fois. En 2015, en tournant les yeux vers la Ville Lumière, ce sont le chagrin et l’espoir du monde qu’on y a vus.

 S’asseoir devant un café très chaud dans un bistrot, entre mille… Butiner les boîtes des bouquinistes, rive Gauche, le long des quais… Et regarder vivre les Parisiens (…), un peuple vif, plein de superbe et toujours prêt à considérer l’existence quotidienne comme un des beaux-arts.

Paris, c’est aussi une certaine idée de la bohème. On entend Aznavour. C’est Montmartre et Montparnasse. Picasso, Jacob, Apollinaire. Les peintres, les poètes, les écrivains, mangeant un jour sur deux, lotis dans des logements misérables, mais réinventant leur art. Paris qui, aussi, change le monde : on y a écrit les Droits de l’Homme, on y a coupé la tête du roi. Paris rime aussi, c’est mon impression, avec la nostalgie, même si on n’y a jamais vécu! On a le goût de vivre la Belle Époque sur la Butte, les Années folles, Carré Vavin ou l’après-guerre, Boulevard St-Germain ou Place Pigalle.

Paris. J’y suis allé. Une fois. C’était sur ma Bucket list. J’y retournerai. Un jour. On ne peut être à Paris tous les mois. En attendant, je lis, je m’imprègne, je rêvasse encore. Avant un séjour, il faut lire, plus que des guides, trois ou quatre bouquins merveilleux, qui nous éloignent des clichés de la Tour Eiffel et de l’Arc de Triomphe. Lisez d’abord Paris est une fête d’Ernest Hemingway, une belle promenade dans le Paris des écrivains des années 20. Puis, Bohèmes, de Dan Franck, un docu-roman, qui raconte ce Paris des artistes de Montmartre et Montparnasse du début du siècle. Finalement, plus léger, mais tellement bien écrit, L’Empereur de Paris, de C.S. Richardson, joli conte, coloré comme un tableau. On peut aussi se laisser bercer par quelques chansons de Léo Ferré et d’Yves Montand. Ou encore de Maurice Chevalier, qui sait conclure : « Paris sera toujours Paris, la plus belle ville du monde »…


Auteur/trice

Abitibien d’adoption, Valdorien depuis 20 ans, Dominic Ruel est enseignant en histoire et géographie au secondaire. Il contribue à L’Indice bohémien par ses chroniques depuis les tout débuts, en 2009. Il a été président du CA de 2015 à 2017. Il a milité en politique, fait un peu de radio, s’est impliqué sur le Conseil de son quartier et a siégé sur le CA du FRIMAT. Il aime la lecture et rêve d’écrire un roman ou un essai un jour. Il est surtout père de trois enfants.