C’est reconnu, le Témiscamingue est un coin fort dynamique au niveau culturel, malgré sa faible démographie. On y retrouve une quantité impressionnante de galeries, de festivals et d’événements artistiques qui contribuent à la vitalité, au dynamisme et à la fierté des résidents de la MRC. Alors que le gouvernement provincial applique actuellement des politiques d’austérité qui ont des impacts significatifs sur plusieurs secteurs de la société, il est plus que jamais essentiel pour des petits milieux comme le Témiscamingue de se doter d’outils qui leur permettront de promouvoir ainsi que de défendre l’investissement en culture dans la foulée de ces coupes brutales.

L’automne dernier, la MRC du Témiscamingue, sous l’impulsion de Mme Véronic Beaulé, agente de développement culturel, et de M. Réal Couture, président de la Commission culturelle, a reçu les résultats d’une étude sur l’apport de la culture dans l’économie témiscamienne. L’étude, qui peut être consultée en ligne et qui a été réalisée par la firme ArtExpert de Montréal, démontre de façon bien appuyée que le secteur de la culture de la MRC constitue un important levier économique, où chaque dollar investi génère 1,50 $ en revenus. On y apprend ainsi que 61 % du budget de la culture du Témiscamingue provient de revenus autogénérés, ce qui signifie que la majorité des revenus associés à la culture provient soit de partenaires privés ou de la vente de produits ou de services culturels. Ce n’est que 39 % du budget qui provient de subventions publiques, une proportion plus faible que la moyenne provinciale, et ce, malgré l’absence de mécénat important comme on retrouve dans les grands centres.

On savait déjà que l’investissement en culture avait un impact positif sur l’économie en se basant sur les statistiques provinciales, mais on n’avait pas de données précises relatives au Témiscamingue. Les données obtenues par l’étude sont d’une grande valeur, puisque la MRC se dote d’un outil fiable qui amène un argumentaire solide pour appuyer les demandes d’investissement en culture auprès des différentes instances de financement public. Qui plus est, le rapport a une grande légitimité, s’appuyant sur la réponse d’environ 80 organismes de la MRC qui ont accepté de participer au sondage, un taux de participation avoisinant les 90 % : du jamais vu selon la coordonnatrice de l’étude, qui a admis à M. Couture avoir été fort impressionnée par l’implication et la participation du milieu dans la réalisation de l’étude.

Cela ne surprend pas Réal Couture. « On s’est rendu compte qu’au Témis, tout ce qui touche au développement culturel, à l’implication et à l’apport du milieu, c’est souvent 1 % ou 2 % supérieur à la moyenne provinciale, alors que le mécénat est loin d’être aussi présent que dans les grands centres. Ça nous démontre hors de tout doute que la population tient à son dynamisme culturel, elle participe aux événements, et elle en est fière. »

Malgré les conclusions positives de l’étude, il n’en demeure pas moins que le milieu culturel est fragile, alors que la situation financière de plusieurs organismes, maillons de cet « écosystème culturel », sont vulnérables face aux politiques d’austérité et aux gels de budgets qui se traduisent au final par des baisses importantes au fil des années. De là l’importance de demeurer proactif et à l’avant-garde, selon M. Couture. Car après tout, la culture, c’est ce qui façonne l’identité, et ce qui permet de créer un sentiment d’appartenance à sa communauté. La culture a donc un grand pouvoir de rétention, car elle alimente la fierté et contribue à l’épanouissement des citoyens. \


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