Fort comme le roseau qui jamais ne casse, le Festival de contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue file vers son dixième anniversaire. Sorte de gardien de la tradition orale, l’événement se veut un porte-voix pour des conteurs venus de partout. Cette année, les organisateurs ont décidé de devancer d’une semaine la tenue de l’événement. Dorénavant, il se tiendra une semaine avant le long week-end de mai.

« Difficile de concurrencer l’ouverture de la pêche en Abitibi-Témiscamingue quand même », de dire la fondatrice du festival, Nicole Garceau. D’autant qu’il s’agit d’un moment propice à la création d’histoires incroyables, oserions-nous ajouter. Quoi qu’il en soit, avec sa programmation 2012, le Festival de contes et légendes continue ce qu’il a commencé. Fort de concepts devenus incontournables, le Ciné-conté en est un exemple, l’événement présente cette année Musique-contée. « Un musicien reçoit un conte dont il ne connaît pas l’auteur, il compose une musique pour l’accompagner. Peu avant la présentation du conte devant public, musiciens et conteurs se rencontrent, fignolent le tout. Ça devrait donner de beaux résultats », explique Nicole Garceau.

Force tranquille

Comme pour la tradition orale qu’il veut faire durer, le festival a la couenne dure. C’est là d’ailleurs ce qui semble être sa réelle vertu. Parce que même millénaire, l’art du conte n’est pas si connu, non plus si facile à faire connaître. Si l’achalandage lors d’éditions antérieures a déjà fait défaut, jamais les conteurs de haut niveau ni les idées nouvelles pour les présenter n’ont manqué. Comme si cette force tranquille qu’a la parole vivante s’était logée en ceux qui la veulent encore plus forte. À preuve, cet ambitieux projet d’échange auquel le conteur Robert Seven Crows tient tant. « Robert complètera d’ici l’ouverture du festival une série de trois ateliers de conte avec des enfants de Lac Simon et de Kitcisakik, mais aussi avec des aînés. Il veut les entendre conter lors du festival, mais là ne s’arrête pas son ambition. Dans trois ans, ces enfants pourraient participer à un échange avec de jeunes autochtones d’Océanie, le tout par le biais du conte. C’est une belle façon de les aider à renouer avec la tradition orale, avec leur histoire et leurs légendes aussi », de dire Nicole Garceau.

Porter la parole

Cette année, le festival débute à Malartic une journée avant son ouverture officielle, qui se fera le 9 mai au chalet d’accueil de la forêt récréative, à Val-d’Or. « On aura des événements un peu partout cette année, et ce, grâce à des gens qui y croient, comme le Cabaret de la dernière chance qui présentera le vendredi 11 mai la conteuse marocaine Halima Hamdane », précise Madame Garceau. Des événements seront aussi présentés à La Motte et à Trécesson.


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