Réfection créatrice des entrées de ville

Ville-Marie se fait belle, dès le premier regard

Par Winä Jacob

Trois artistes de Ville-Marie se sont affairés tout l’hiver afin de livrer de nouvelles sculptures qui feront office d’accueil à leur ville. En effet, la municipalité à choisi une façon originale d’enjoliver ses entrées et de se positionner comme entité culturelle auprès des touristes et de la population locale. Les trois œuvres devraient être installés en juin, juste à temps pour les célébrations du 325e anniversaire du passage du Chevalier de Troyes.

L’idée, initialement instiguée par l’agent de développement de l’époque, Alain Guimond, a surgi quand est venu le temps de refaire les panneaux accueillant les visiteurs aux trois entrées de la ville. « Avec ce projet on veut offrir un coup d’œil agréable et ne pas avoir des entrées de ville sans couleurs et sans intérêt, raconte celui qui a repris le flambeau à la Ville de Ville-Marie, Daniel Dufour. C’était important de mettre en valeur le talent des artistes d’ici et de s’affirmer comme ville d’art et de patrimoine.»

Une ville, trois visions

Afin de facilité et accélérer le processus, la Ville décide d’y aller par désignation et non pas par le biais d’un concours. « C’était moins couteux et on voulait absolument faire appel à des artistes ville-mariens », confesse le conseiller artistique du projet, Jean-Jacques Lachapelle.

« J’ai choisi ces trois artistes parce que je savais qu’ils pouvaient mener ce genre de projets », poursuit-il. Ainsi, Francyne Plante, Josée Lefebvre et Alain Lemay se sont vu confier le mandat de réaliser une sculpture d’une hauteur minimale de 2,5 mètres, dans des matériaux qui résisteraient aux intempéries et qui serait spécifique à Ville-Marie, sans pour autant devoir représenter la ville.

Le monstre du Lac

La sortie Sud de Ville-Marie, en direction de Fabre, sera désormais ornée d’un immense poisson représentant la célèbre légende locale du monstre du Lac Témiscamingue. Pour l’artiste, Le monstre du Lac est une représentation de notre désir de vivre avec nos angoisses profondes, cette partie inconnue de nous qui se répercute dans cette légende collective.

L’idée de s’associer à Francyne Plante allait de soi pour M. Lachapelle, puisque l’artiste est aussi, avec un collectif d’artistes, l’instigatrice du parc de l’atelier Sans pression où se retrouvent plusieurs autres sculptures. « Il n’y avait aucun doute pour moi que Francyne pouvait mener à bien ce projet. »

Le colon

« Ce sont des gens de mon entourage qui m’ont parlé d’Alain Lemay. Je savais qu’il faisait de la sculpture plus traditionnelle et qu’il travaillait le bois, alors je trouvais que c’était un beau complément aux autres projets. » C’est ainsi qu’est né Le colon, qui se retrouvera du côté Nord, en direction de St-Bruno-de-Guigues. Le public pourra alors admirer deux personnages, un homme et une femme aux traits amérindiens, émergent du cèdre. « La sculpture représente les savoirs, autochtone et forestier, qui étaient déjà sur le territoire lorsque Ville-Marie a été fondée. L’artiste s’est mis dans la peau, des premiers colons pour réaliser son œuvre, ce qui cadre bien avec son style », explique Jean-Jacques Lachapelle.

Mon village (titre provisoire)

Ceux qui arriveront de Lorrainville pourront observer l’installation érigée par Josée Lefbevre. « J’ai toujours appelé ma sculpture Mon village, mais je ne suis pas certaine que je vais garder ce titre, surtout que Ville-Marie, c’est une ville », réfléchissait il y a quelque temps l’artiste témiscamienne. « J’ai voulu faire une œuvre symbolique qui parlerait du territoire, de la façon dont on se le partage, de pourquoi on se regroupe tous au même endroit, de la créativité et de la coopération. C’est pourquoi c’était important pour moi de travailler avec d’autres personnes pour réaliser ce projet. »

Mon village, c’est quatre longues tiges qui représentent cette communauté, et qui supportent des mandalas. « Les mandalas, c’est des bulles de créativités, des bulles familiales, c’est notre appartenance », analyse Mme Lefebvre. Le tout est surplombé de girouettes illustrant le dynamisme de Ville-Marie. « Je voulais faire une œuvre colorée, pour les enfants et pour que les gens s’arrêtent dans «mon village» puisque c’est chez moi. Ces trois projets vont donner de la joie et faire un beau circuit d’art pour les gens! »


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