Bien que ce soit le hasard qui ait mené la Valdorienne Sandrine Rousseau au tricot, c’est le désir de s’impliquer socialement qui l’a amenée à relever le défi de produire 500 prothèses mammaires tricotées en 50 jours.

 

TRICOTER POUR LA BONNE CAUSE

L’an dernier, Sandrine a été contactée par la responsable du centre de femmes Com’Femme, Réjeanne Lavoie-Magnan, qui voulait savoir si elle souhaitait devenir dépositaire pour Knitted Knockers. Cet organisme, dont le nom veut dire Nichons tricotés en français, offre des prothèses mammaires spéciales faites à la main pour les femmes qui ont subi des mastectomies ou d’autres opérations aux seins. Le tout a commencé il y a près d’une dizaine d’années lorsqu’une dame du Maine qui venait de subir une mastectomie s’est trouvée insatisfaite des prothèses fournies par l’hôpital. Elle a alors décidé d’en tricoter avec du coton mercerisé. Ce type de coton est plus doux et plus léger, ce qui le rend agréable à porter. Aussi, ce matériau ne s’accroche pas à une plaie existante.

Après avoir réfléchi à l’offre de Com’Femme, Sandrine a proposé d’aller plus loin en se lançant le défi de tricoter 500 prothèses en 50 jours. Elle a été soutenue par une vingtaine de personnes de l’Abitibi-Témiscamingue et de l’extérieur de la région qui ont sorti leurs aiguilles afin d’assurer le succès de cette campagne. Le premier coup d’aiguille s’est donné au début de mai 2019 et le dernier, lors de la journée mondiale du tricot, le 12 juin. Ce jour-là, Sandrine a invité toutes les tricoteuses ayant participé au projet à un dévoilement du nombre de prothèses confectionnées au cours des cinquante jours. Une dizaine d’entre elles avaient tricoté plus de 25 paires et au total, près de 1000 nichons ont été tricotés. Sandrine estime à près de 250 le nombre de ballots utilisés. C’est un défi réussi!

SAISIR L’OCCASION

Ce genre de défi n’est pas inconnu à Sandrine Rousseau qui sait saisir le moment. Ce qui l’a amenée au tricot est un concours de circonstances et une bulle qui lui est passés au cerveau, selon ses dires. Alors qu’elle est enseignante suppléante et gérante adjointe dans un magasin, la boutique de laine de Val-d’Or ferme ses portes à la suite du décès de la propriétaire. Six mois plus tard, Sandrine ouvre sa boutique sur un coup de tête. Elle claque la porte aux métiers qu’elle occupait, même si elle n’avait pas touché l’art du tricot en près de vingt ans.

Lors des huit premiers mois d’ouverture, elle ne savait tricoter ni bas ni mitaines. Quand une cliente l’a appelée pour lui dire qu’elle ne savait pas comment faire un talon de bas, Sandrine a répondu : « Venez demain matin. Je vais vous montrer. » Elle a donc appris comment faire des bas en moins de vingt-quatre heures pour donner son cours.

C’est un brin d’entêtement et sa capacité de saisir l’occasion qui motivent son désir de partager. Son désir d’enseignement et d’implication l’a amenée à produire l’émission Mailles envers, mailles endroit, diffusée sur les ondes de la télévision communautaire TVC9.


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