Le défi consiste à flairer le sens des mots gras et de les remplacer par ceux du quotidien et, ensuite, de vérifier votre résultat avec le dictionnaire (Réf. Petit Larousse 2011).

Sa bien-aimée Limousine              15ième  du genre

Ce jeune homme, tardillon de sa famille, était du type marmouset bien boudiné dans ses vêtements et alerte à l’antipode du cacochyme.  En général il était discret mais se montrait drille à l’occasion lors d’une petite ribouldingue. Il œuvrait comme loufiat dans un estaminet de son quartier. Parfois, à la fin de son travail, IL donnait un coup de fion et avalait un étouffe-chrétien rapidement car il avait un amour qui l’attendait. Pour elle il ne  lézardait ni ne glandouillait ni ne musardait durant ses loisirs. Ne croyez surtout pas  qu’il était le greluchon d’une riche dame. Rapidement il replaçait  sa guiche sur son front et  mouillait son impériale sous sa lèvre avant d’aller la retrouver sans oublier son éternel colifichet. Grâce à elle il ne menait point une vie de patachon. Tôt le matin il quittait en toute hâte son plumard pour aller la saluer.

Son amour était un teuf-teuf qu’il avait transformé et qu’il surnommait sa bien-aimée Limousine.  Béjaune en mécanique il avait fourragé les dépotoirs pour trouver des pièces. Patiemment il avait tout réparé sans la moindre ardoise. Il avait caréné tout l’avant de la voiture. Il nettoyait chaque pièce qui couinait. Avec le temps il n’était plus godiche en mécanique au point  que personne ne pouvait l’entuber en ce domaine. Il l’avait peinte de la couleur d’un isabelle car elle était son cheval de course et lui son cavalier. Il avait, en somme, réalisé tout ce travail avec grande maestria, marnant durant tous ses loisirs. Sa bien-aimée était devenue nickel, véritable rareté, une sorte de merle blanc.

Elle l’accompagnait dans chacune de ses sorties. Au repos il l’a garait sous un velum. Il fallait presque tremper ses pieds dans un pédiluve avant de monter dans Limousine. Il ne roulait jamais à tombeau ouvert ni à toute berzingue tant il la respectait. Il lui épargnait toute route moindrement cavée, tout raidillon et, encore davantage, les sentines. Il se plaisait à l’étourdir en des circumambulations répétées dans les carrefours giratoires. Il reconnaissait le moindre devers inadéquat de la route. Il était vraiment embéguiné d’elle.  La rousse ne l’avait jamais cravaté  pour conduite après une biture ni pour s’être décanillé. Il préférait les flonflons de sa radio et évitait de faire du hourvari avec son moteur. Par prudence il apportait un jerrican pour les lointains voyages. Parfois son mistigri l’accompagnait. Il était vraiment le sigisbée de sa bien-aimée.

Un poète, jadis, a écrit:

Ô choses inanimées,

Avez-vous donc une âme

Qui s’attache à la nôtre

Et la force d’aimer!


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