Avant Fais pas cette tête, le nouvelliste Jean-Paul Beaumier avait déjà quatre recueils de nouvelles à son actif en plus d’avoir publié dans différentes revues et anthologies.  Les dix-sept nouvelles qu’il propose dans sa plus récente parution ont toutes en commun l’expression physique des sentiments; de là, probablement, cette phrase usuelle répétée au fil des pages et qui sert de titre à son nouveau recueil. Les personnages de Beaumier réagissent physiquement en manifestant diverses émotions familières: la déception, la joie, la tristesse…

Les relations humaines du quotidien sont au centre de cette collection de courts textes. Que ce soit un couple dont le mariage est en déclin, un père veuf qui voudrait protéger sa petite fille de la douleur ou une jeune étudiante qui fait payer ses services sexuels à son professeur amoureux, tous les aspects de l’amour sont touchés. Jean-Paul Beaumier s’intéresse aussi à la mort, qu’il évoque de façon douce, sans violence. Par exemple, dans la nouvelle intitulée La fourrière, un homme dont la vie de couple est en déclin est victime d’un accident de la route alors qu’il tente de retourner chez lui.

Beaumier n’utilise jamais plus de mots qu’il n’en a besoin et construit son univers par petites touches. De plus, comme ses nouvelles sont des histoires du quotidien québécois, cette façon d’écrire est représentative du mode de vie simple et sans artifice des personnages. En raison du choix de représenter la vie dans toute sa banalité, les chutes des nouvelles sont parfois prévisibles et peu surprenantes, mais le charme de ces petites nouvelles opère malgré tout. Sa nomination au Prix littéraire des collégiens 2015, à ce titre, n’a donc rien de surprenant.


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