Régulièrement, l’institut économique de Montréal (IEDM) tente de manipuler l’information en publiant des pseudo études impartiales qui se résument uniquement à la dimension économique d’un dossier.
Le 3 octobre dernier, ce Think tank, apôtre de la dérèglementation à tout crin et promoteur de la loi du libre marché, diffuse un communiqué intitulé : « Le plan de sauvegarde du caribou forestier pourrait coûter plus de 740 millions $ par année », incitation à peine voilée à l’élimination de cette espèce indicatrice de l’état de santé de l’écosystème qui lui sert de maison.
Encore une fois l’IEDM, camoufle sa théorie de la privatisation des profits et de socialisation des déficits, prétextant sauvegarder des emplois en région.
C’est ce même groupe qui s’oppose régulièrement à l’augmentation du salaire minimum, prêche pour la privatisation des soins de santé, milite pour que le salaire des enseignants soit en fonction du nombre d’élèves qui performent… En résumé, leur credo : Privatiser les profits et socialiser les déficits ou au plus fort la poche.
Revenons au caribou vivant, il couterait 1 million $ par an et ferait perdre 5675 jobs. Si on suit cette logique, nous devrions raser nos parcs, exploiter les boisés urbains, harnacher toutes nos rivières, miner nos centres-villes… Tout ça au bénéfice de la petite minorité de propriétaires ou actionnaires des compagnies extractives de nos richesses naturelles.
L’IEDM, ça mange quoi en hiver ?
Sur son site1, l’IEDM, se définit « comme un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif ».
Indépendant de qui ?
Le budget annuel de l’IEDM, 2,3 millions $, dont 27% proviennent d’entreprises, 70% de fondations et 3% d’individus. C’est tout ce qu’on peut trouver sur leur financement; ils refusent toujours de divulguer les noms des donateurs, même si l’IEDM leur remet des reçus de charité, car l’Agence du revenu du Canada les a reconnus comme un organisme de bienfaisance. En comparaison, aucun groupe écologiste ne peut obtenir ce statut. Bien sûr l’indépendance de l’IEDM ne va pas jusqu’à mordre la main qui le nourrit.
Ses administrateurs et ses gouverneurs: un ramassis de money junkies qui proviennent tous du secteur économique et des compagnies extractrices de ressources naturelles. Sans but lucratif…
Au plus fort la poche
Ce Think tank manipule les gens, leur faisant croire qu’ils seraient plus heureux s’il y avait moins de lois, moins de services sociaux, plus de privatisation des ressources collectives et que nous serions tous plus riches si les Bill Gates de ce monde géraient notre avoir collectif. Si on continue dans la logique néo-libérale de l’IEDM, leurs prochaines études pourraient porter sur les coûts de garder en vie un itinérant ou quelles seraient les retombées financières de l’esclavagisation des assistés sociaux.
La véritable devise de l’IEDM : vider, couper, exporter tout et tant pis pour les jeunes de demain, ils n’avaient qu’à naître plus tôt.
Comment vaut un caribou?
Mort, pas plus que quelques centaines de dollars. Vivant, plus compliqué puisqu’il est une composante essentielle d’un écosystème boréal équilibré qui assainit l’air en produisant l’oxygène, purifie l’eau en la filtrant, diminue l’effet de serre en captant le CO2, fournit la nourriture, l’abri et autres commodités aux êtres vivants. Tout cela en faisant abstraction des valeurs intangibles comme lieux de relaxation, de stimulation, de contemplation et surtout d’héritage à léguer pour assurer une qualité de vie à nos petits-enfants et leurs descendants.
Comment ça vaut ça?
Références: http://www.iedm.org/fr/e, 2 http://www.iedm.org/fr/1247-bureau-des-gouverneurs, 3 http://www.iedm.org/fr/1242-conseil-dadministration