MAJED BEN HARIZ 

La médiation culturelle est l’ensemble des actions et des démarches entreprises pour rapprocher le public de la culture et de l’art en facilitant leur accès, leur compréhension et leur appréciation. Elle vise à créer des liens entre les individus et les œuvres, les artistes, les institutions culturelles et l’espace public en favorisant la participation et l’engagement. Au Témiscamingue, plusieurs acteurs travaillent au développement de l’intérêt à la culture dans la communauté afin de la rendre accessible aux résidents, y compris aux différents groupes communautaires comme les jeunes, les personnes âgées ou encore les nouveaux arrivants. 

Depuis plus de 40 ans, le regroupement d’artistes témiscamiens l’Artouche est au cœur de l’action culturelle sur tout le territoire du Témiscamingue. Francine Marcoux, vice-présidente de l’organisme, précise que « l’objectif de nos manifestations en médiation est de rendre l’art accessible à tous, tout en s’amusant et en créant avec nos artistes. Notre démarche vise à tisser des liens avec les participants, en favorisant l’accès, la conception et la création ». 

Formation avec APEHT (Association des parents d’enfants handicapés du Témiscamingue) | Photographe : Francine Marcoux

Cette année, grâce aux multiples activités inscrites à l’agenda culturel, l’Artouche a consolidé sa place comme acteur incontournable de la dynamique culturelle sur le territoire. Pour célébrer les Journées de la culture en septembre, les artistes de l’Artouche ont prévu plusieurs activités en médiation culturelle. Pour Mme Marcoux, l’apprentissage artistique a une importance énorme dans la vision de l’organisme. Elle ajoute que « la pédagogie artistique se caractérise par une approche expérientielle et participative, mettant l’accent sur le processus créatif plutôt que sur le produit artistique fini. L’objectif est de stimuler l’imagination, la créativité et l’expression personnelle des participants à travers des activités pratiques et ludiques ». Toutefois, plusieurs défis, notamment la participation, sont liés à ces activités. Ici, la distance entre les agglomérations rurales et la dispersion des lieux de création sont des freins à la participation citoyenne. « Certains participants peuvent être réticents à participer, on doit donc utiliser une méthode d’animation interactive d’encouragement où chaque participant se sent à l’aise pour s’exprimer; les artistes aiment tellement leur art que c’est facile pour eux d’intégrer les participants à leur passion », ajoute Mme Marcoux.  

Un programme riche est prévu lors des prochaines Journées de la culture les 27 et 28 septembre : des ateliers de gravure d’impression, de sculpture, de summinagashi (« technique japonaise de marbrure de papier qui utilise de l’encre flottant sur l’eau pour créer des motifs uniques »), d’encre à l’alcool, de confection de bijoux et, pour finir, un spectacle de marionnettes. L’animation sera assurée par les artistes de l’Artouche qui vont créer un environnement propice à la créativité afin d’encourager l’expérimentation et de laisser les participants explorer les outils et les techniques artistiques tout en stimulant leur imagination. 

Cours acrylique offert à Lorrainville | Photographe : Francine Marcoux

Bien qu’il s’agisse de pratiques distinctes, l’animation et la médiation sont complémentaires dans le domaine culturel. Les artistes de l’Artouche ont forgé des aptitudes en animation mises à profit dans leurs ateliers et adaptées aux thématiques artistiques proposées au public. Les artistes de l’Artouche se mobilisent pour accueillir la population témiscamienne à venir participer aux différents ateliers. Ces activités favoriseront la présence de l’art dans la vie de tous les jours et rendront plus accessibles les expériences artistiques participatives. 


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