L’exposition collective Appartenir, sous le commissariat d’Émilie B. Côté, se tient jusqu’au 27 avril au Centre d’exposition du Rift à Ville-Marie.
La thématique de cette exposition collective est le territoire. Chacune des artistes invitées porte en elle et exprime cette préoccupation ancestrale. Le territoire, notre territoire, est indispensable à la survie. L’histoire démontre que les Premiers Peuples et les femmes, surtout, comprenaient l’importance de la terre, des cultures et des cueillettes, autant pour nourrir que pour soigner. Le territoire est aussi un lieu de mémoire collective qui favorise l’appartenance, un témoin silencieux d’époques qui ont permis l’émergence du monde dans lequel nous vivons. Ce lien étroit entre nous et le territoire est préservé, exacerbé, dirions-nous, par les éléments qui composent les œuvres et les installations qui sont présentées au Rift.
Le territoire nous appartient, suggèrent ces messagères de la ruralité. Il est sacré dans sa dimension temporelle tout autant que fragile dans l’exploitation que nous en faisons. Les œuvres surprendront par leur diversité et par le message qu’elles portent. Dans certaines créations, il est fait référence à la résistance et à la réappropriation du territoire-corps, du territoire-nature. Des empreintes de lits de ruisseaux, véritables fragments de territoire, présentent le résiduel de temps immémoriaux. Des éléments du territoire émergent d’une savante construction qui intègre la photographie, le tissage, la céramique, le dessin et des pierres. Des œuvres picturales plus classiques sont évocatrices de la culture des Premières Nations.
Les artistes sont 12 femmes animées dans leur création par l’importance du territoire : Audrée Demers-Roberge, Audrée Juteau, Édith Laperrière, Eruoma Awashish, Francine Marcoux, Ginette Jubinville, Joanne Poitras, Karine Locatelli, Marie-Claude Hains, Véronique Doucet, Violaine Lafortune et Virginia Pésémapéo Bordeleau.
Les participantes proviennent de plusieurs régions du Québec (Laverlochère, Les Éboulements, L’Islet, Rouyn-Noranda, Pekuakami, Québec, St-Bruno-de-Guigues). Elles possèdent des formations variées et utilisent des moyens d’expression différents. Certaines ont des approches qui intègrent plusieurs techniques, dont l’estampe, le fusain, la peinture, la photographie, la sculpture, l’utilisation de matières minérales ou organiques, le montage sonore, la vidéo, etc.
La démarche amorcée par la rencontre entre la commissaire Émilie B. Côté et une des artistes invitées, Édith Laperrière, est intéressante, voire excitante. Les œuvres et installations présentées mènent à une réflexion qui se poursuivra pour celles et ceux qui sont attentifs à leur environnement. Le territoire est riche, vaste et changeant. Fragile et vulnérable, il nous revient de l’intégrer à notre quotidien, à l’image de ces artistes.