Alors que revient décembre, les paysages se transforment graduellement au fil des tempêtes, dressant comme un écran entre nous et la terre noire. Les conifères, sous leur masse de neige épaisse, se dressent comme une grande muraille impénétrable à l’orée des bois. Alors que tout ce blanc laisse miroiter des idées de grandeur, d’espaces infinis, trois artistes s’installent bien au chaud entre les murs de la Salle Augustin-Chénier, du 9 décembre au 29 janvier.


Marie Claude Bouthiller – Faire Écran
Cette artiste peintre originaire de Montréal viendra présenter des toiles et une installation qui explorent autant les facettes du support que de la matière. À travers les formes simples et répétées, le noir, le blanc et le monochromatisme, un bout de tissu porte la peinture alors que l’encre imprègne le textile. Comme la toile ne fait pas uniquement office de support à la peinture comme dans des œuvres plus « traditionnelles », c’est plutôt la peinture qui devient prétexte à utiliser la toile. Le contenant et le contenu se fondent l’un dans l’autre dans un rapport égalitaire.


Guy Laramée – La grande muraille
Autre artiste arrivant de la métropole, il présente cette fois une impressionnante exposition d’encyclopédies minutieusement
sculptées représentant la culture et les paysages chinois. L’artiste y réinvente l’histoire d’empires au creux des pages et dans la profondeur des mots. Une grande muraille pour protéger la Chine, comme le savoir et la connaissance puisés dans les livres protègent les peuples des dictatures et des tyrannies.

 

Michel Villeneuve – Espace
Originaire de Rouyn-Noranda, Michel Villeneuve, qui manie le crayon d’une main experte et précise, présente une trentaine de dessins explorant les thèmes tirés de la nature, de la faune et de la flore. Récemment de passage à la SAC lors de la dernière Biennale internationale d’art miniature, le dessinateur avait séduit le public avec ses miniatures Réflexion 1 et Réflexion 2. Il s’agit toujours de la même thématique, mais avec un côté plus politico-engagé, alors qu’au milieu d’un paysage forestier apparaît un reflet de cheminée de fonderie dans l’eau, rappelant une nature bien fragile où plane l’ombre de l’industrie.