Un sac à main fait de bois et de cuir, unique, tendance, intemporel et chic fait en Abitibi-Témiscamingue. Impossible? Laissez vos yeux balayer cet article pour voir!

 

C’est aux abords de la rivière Harricana, tout près de la ville d’Amos, sur un site magnifique et quasi surréel des années 30 (anciens ateliers de la Famille Wespiser) que se cache un artiste fort doué, Mathieu Gnocchini. Né dans les Cantons de l’Est sur une ferme de chevaux, l’artiste est influencé tôt par le cuir. Après des études à l’Université Laval en aménagement et environnement forestier (ingénieur forestier), Mathieu fait des études à la maîtrise en hydrologie forestière, tout en flirtant avec la faculté de marketing où il complètera des cours en marketing des produits forestiers, en publicité et en marketing international.


Mode forestière
Ne possédant aucune formation en ébénisterie ni en maroquinerie, ses débuts ne seront pas pour autant modestes et il se lancera dans les produits de l’écriture : « J’ai toujours eu un intérêt pour le bois, ou plutôt pour la forêt – l’arbre comme un individu, une entité. De plus, je voulais créer un produit fonctionnel et d’utilisation quotidienne.» Les produits créés par Gnocchini sont maintenant nombreux : sac à main, portefeuille, porte-carte, carnet, calepin, écritoire, cartable, porte-chèque et étui à cellulaire. Ses essences de prédilection sont la ronce d’érable à sucre pour sa qualité, le cerisier tardif et le bouleau blanc coti, que l’on retrouve d’ailleurs ici en région. Après quelques utilisations de bois exotiques, Gnocchini se lasse de sa poussière allergène, de l’odeur et du polissage difficile. Il devra faire un deuil des couleurs incroyables qu’offre le bois exotique, mais se plaira de la proximité des matériaux québécois.

Self-made-man
Son parcours est impressionnant et diversifié. Peu d’artistes peuvent se réjouir de voir des ministres affichant leurs créations. Offrant deux lignes de produits, pour deux types de budget, ses articles se vendent de 15 $ à plus de 2000 $. D’Amos à Paris, ses produits se sont retrouvés au Carrousel du Louvre, un incontournable de la mode où les plus grands noms de celle-ci se rencontrent. Il est intéressant de noter qu’il a également fait le design et la conception d’un sac à main pour les
boutiques Tristan. 

Le bruit sous la botte
Mesdames, inutile d’espérer faire le tour du monde avec le bel artiste à la recherche du fermoir belge parfait, du cuir italien irréprochable, ou de magasiner en France pendant que Monsieur effectue un séjour d’apprentissage avec un célèbre cordonnier, puisque Mathieu partage sa vie depuis plusieurs années avec sa conjointe Nadine, et bientôt 2 enfants. Ils apprécient sans contredit les grands espaces témiscabitibiens afin de pratiquer divers sports, et ils considèrent la région comme étant un des meilleurs terrains de jeux et un excellent endroit où élever des enfants. Mathieu se confie : « J’en avais assez du trafic et de la ville. Je recherchais de la tranquillité. Quand j’ai mis les pieds ici, constaté le froid sec de l’hiver et ses grands pins gris… j’ai su que j’étais à la bonne place quand j’ai entendu le bruit sous ma botte! »

Mathieu Gnocchini a trouvé  sa voie pour goûter à l’éternel. Ses pièces sont littéralement durables et intemporelles. Dans des centaines d’années, parions que l’âme de l’artiste sera perpétuée grâce à ses œuvres confectionnées de matériaux nobles et transmises de génération en génération.


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