Qu’ont en commun Maude, Richard, Bruno, Marjorie et Émilie? Chacun a fait le choix de l’Abitibi-Témiscamingue il y a quelques années – à l’occasion d’un retour d’exil ou pour connaître un nouveau départ – et se sont enracinés ici un peu (beaucoup) grâce à l’improvisation. Cinq parcours, une constante : l’impro aide à rencontrer des gens, à créer des possibilités, à s’enraciner.
Nom : Richard Vaillancourt
Occupation : conseiller en développement et responsable des communications
Origine : Chicoutimi
Ville d’adoption : Val-d’Or (LIV)
Quand Richard Vaillancourt est arrivé à Val-d’Or, il était loin de se douter que sa première journée en Abitibi-Témiscamingue se résumerait à prendre sa place aussi rapidement dans son nouveau milieu : « J’ai joué le premier soir que je suis arrivé. C’était gênant d’atterrir aussi vite dans la ligue, mais j’ai réalisé que cette opportunité allait me permettre d’accéder à un réseau de contacts incroyable. La preuve, c’est que cette même semaine, j’allais recevoir un appel pour devenir prof. »
Nom : Maude Letendre
Occupation : Fonctionnaire fédérale
Origine : Montréal
Ville d’adoption : Rouyn-Noranda (SIR-N)
Arrivée à reculons, Maude Letendre, anthropologue de formation, a tout de suite cherché à s’impliquer dans le milieu culturel. «J’ai été adoptée par la région et je ne suis plus jamais seule! » Elle qui n’a pas de famille ici considère que l’improvisation lui a permis d’accéder très rapidement à la culture et à un cercle amical. La région aura été une très belle surprise pour elle : « Même si certaines petites choses me manquent de Montréal, ce n’est jamais assez pour me redonner le goût de partir! » explique la témiscabitibienne d’adoption depuis quelques années déjà.
Nom : Bruno Turcotte
Occupation : Artiste
Origine : Saint-George de Beauce
Ville d’adoption : Amos (La Libaba)
Bruno Turcotte et Véronique (sa conjointe) sont arrivés à Amos pour réaliser un contrat de 1000 $, alors qu’ils venaient de perdre beaucoup d’argent dans un projet théâtral dans les Laurentides : « On n’a jamais été payé! », se souvient Bruno avec amusement. Qui aurait pu croire que ce pépin dans leur parcours offrirait à Amos l’école d’Arts La Rallonge et Les Productions du Raccourci? Bruno constate que plusieurs étudiants de l’école d’arts semblent vouloir revenir ici pour contribuer à l’offre culturelle régionale, sans compter ce que l’improvisation apporte aux Amossois le mercredi soir : « On est tellement contents de casser la semaine en deux avec une assistance aussi stable d’année en année. »
Nom : Marjorie Gobeil
Occupation : Technicienne en laboratoire
Origine : Alma
Ville d’adoption : Rouyn-Noranda (SIR-N)
Marjorie Gobeil est arrivée en région avec un contrat de travail estival. En 2002, « aller à l’impro » comme elle le dit, c’était sa grosse sortie sociale : « Je ne connaissais personne, j’y étais comme spectatrice. Mais je me suis dit que j’étais sûrement capable de faire ça aussi. J’ai appelé au Petit Théâtre et j’ai joint leur équipe. » La voix de Marjorie s’enchante lorsqu’elle parle de Noranda : « J’aime le cabaret, le Petit Théâtre, le monde est sympathique, j’aimais vraiment ce coin. Je trippe aussi sur le lac au milieu de la ville! »
Nom : Émilie Villeneuve
Occupation : Coordonnatrice à la formation
Origine : Évain
Ville d’adoption : Rouyn-Noranda (SIR-N)
Émilie Villeneuve, cette jeune femme impliquée originaire d’Évain, en a long à dire sur ce que l’improvisation lui a offert lorsqu’elle est revenue vivre ici : « Je n’oublierai jamais les quelque 200 personnes survoltées à l’impro! J’ai tout de suite compris que je n’étais pas dans la région que j’avais quittée quelques années auparavant. » Certes, le milieu culturel est effervescent et selon Émilie, repartir à Montréal n’est plus une option. « On a assisté à une ébullition culturelle au début des années 2000 qui n’est pas près de s’éteindre! » Celle-ci est nourrie par son réseau de contacts : « L’improvisation m’a permis de tisser des liens avec des gens extraordinaires que je n’aurais peut-être pas côtoyés autrement. »