Originaire de St-Eugène-de-Guigues au Témiscamingue, Joanne Poitras est une artiste touche-à-tout ayant à son actif moult réalisations artistiques. Depuis 1997, elle réalise des projets d’intégration des arts à l’architecture en Abitibi-Témiscamingue et en Outaouais, avec au cœur de sa démarche un intérêt tout particulier pour sa relation avec le public.
De l’estampe à l’installation en passant par la sculpture, Joanne Poitras travaille souvent dans ce qu’on appelle l’esthétique relationnelle. Par des échanges avec le public, elle cueille, collectionne et transforme des objets ou des gestes afin d’en faire des œuvres. « J’essaie de créer une conversation avec le public, qu’il se sente interpellé », confie l’artiste qui réside maintenant à Rouyn-Noranda.
Figé dans le temps
Toujours préoccupée par l’importance de l’instant présent, Joanne Poitras questionne les notions d’éphémère et de permanence, la relation avec l’autre, le temps, autant de sujets qui se retrouvent dans ses œuvres de 1%. Au CHSLD d’Amos, elle explore la symbolique de la marguerite alors qu’à l’École St-Bernard d’Évain, elle imprime dans une pâte de marbre des objets significatifs apportés par des élèves et des professeurs.
Sa plus récente réalisation est une œuvre intérieure/extérieure réalisée en 2010 pour l’École Golden Valley à Val-d’Or. Des élèves de l’école ont participé, lors d’une séance de prise de vue organisée par l’artiste, à illustrer l’amitié. Ces poses ont ensuite été transposées en silhouettes ornant un cercle et « font référence à l’idée de rassemblement et de bonne entente des communautés qui anime la vie de l’école », précise Mme Poitras.
Une trace qui perdure
Pour un artiste, obtenir un tel mandat, c’est à la fois un défi et un cadeau. « Tous mes 1 % sont la suite de ce que je fais en atelier mais poussé plus loin », raconte l’artiste qui avoue changer souvent de médium et de matériaux tout en conservant une démarche très cohérente. Entre autres créations, on peut admirer les œuvres de Joanne Poitras au Centre de formation professionnelle Frère Moffet à Ville-Marie, ainsi qu’à l’école primaire des Kékéko à Beaudry, sans compter les œuvres réalisées à l’extérieur de la région.
À la lecture du parcours artistique de cette artiste prolifique, force est de constater qu’une carrière artistique se bâtit avec beaucoup de travail. « Dans l’art, il faut savoir s’imposer ; si ton travail n’est pas vu, il n’existe pas. C’est très animal ; il faut laisser sa trace », déclare Joanne Poitras en guise de conclusion.
* Chaque construction ou rénovation d’immeuble gouvernemental ou institutionnel voit un pourcentage de son budget consacré à l’intégration de l’art à l’architecture.