La fondation du Collège de Rouyn a marqué une étape importante dans le développement de l’éducation à Rouyn-Noranda. Grâce à lui, plusieurs jeunes de la région ont pu, à cette époque, entreprendre des études classiques auxquelles ils n’auraient peut-être pas eu accès à moins de s’expatrier à l’extérieur de la région.
Les établissements scolaires des villes-sœurs dispensaient alors le cours primaire, le cours commercial, le cours de métiers et les études superieures en anglais au High School de Noranda. Confrontés à cette situation, les autorités scolaires et religieuses réclamèrent donc la fondation d’un collège qui dispenserait l’enseignement classique aux étudiants du diocèse de Timmins, dont le territoire couvrait Rouyn-Noranda, le Témiscamingue et une partie du territoire du nord de l’Ontario.
Conscient du problème, Mgr Rhéaume, évêque du diocèse de Timmins, annonça au printemps 1948 la fondation d’un collège qui dispenserait le cours classique à Rouyn-Noranda où les cours débuteraient dès le mois de septembre de la même année.
Dès lors, il y eut branle-bas pour trouver des locaux qui permetteraient le bon fonctionnement de ce nouvel établissement. Le choix se porta sur l’école St-Louis, premier établissement scolaire sur le territoire de Rouyn. Ce bâtiment, situé au coin de la rue Perreault et de l’avenue Larivière, devait faire place à la construction de l’école Mère-Bruyère. On procéda donc au déménagement de la bâtisse pour l’installer au 330 de la rue Perreault Est sur de nouvelles fondations.
Des débuts modestes
Au sous-sol, des locaux furent emménagés pour le concierge et sa famille. Le rez-de-chaussée fut réservé par la commission scolaire pour des classes du cours primaire, et à l’étage, on retrouvait un local de classe et deux bureaux qui servaient aussi de chambres pour les Pères fondateurs.
La direction de l’établissement fut confiée à la congrégation des Oblats de Marie- Immaculée et l’institution fur affiliée à l’Université d’Ottawa, fondée et dirigée par les Oblats. Le Collège St-Louis de Rouyn – nom sous lequel le Collège était connu à l’origine – eut comme premier supérieur le R.P. Félix Massé, assisté du R.P. Marcel Duguay. Un professeur laïc, M. Hubert Lavigne, complétait le corps professoral.
Le recrutement des futurs élèves se fit rondement puisque le 22 août, on comptait déjà 20 inscriptions. La semaine suivante, les inscriptions se multiplièrent de sorte que le 8 septembre, on souhaitait la bienvenue à 45 élèves dont un pensionnaire, Marc Dubois, de Val-d’Or.
Les étudiants qui ont fréquenté l’institution dès ses débuts auraient probablement des tonnes de faits cocasses et inusités à raconter. Cette première année permit d’asseoir la réputation du Collège sur des bases solides, de sorte que le recrutement de nouveaux élèves serait facilité.
La construction d’un nouveau bâtiment fut entreprise dès le printemps de 1949 sur un terrain occupé aujourd’hui par le Cégep sur la rue Gagné. Et en 1951 débuta la construction du bâtiment permanent qui sert aujourd’hui d’accès principal au Cégep. Les premiers finissants, au nombre de 15, quittèrent le Collège en 1956. Ils furent suivis par une dizaine de cohortes jusqu’à ce que le Cégep prenne la relève, en 1967.
(Extrait des notes d’une conférence prononcée en 2009)
