C’était trop beau pour être vrai! Quand la première ministre, Pauline Marois, affirmait que les artistes pourraient compter sur un soutien sans faille du Gouvernement en indiquant, en novembre, une augmentation de l’enveloppe budgétaire de 2,1 % au ministère de la Culture et des Communications, on aurait dû s’attendre à ce que le pot suive les fleurs.
Et ce pot est arrivé à la fin janvier, avec l’annonce d’une coupure importante au budget du programme Mécénat Placement Culture (MPC). Une amputation d’autant inattendue que le Gouvernement en traçait un bilan des plus positifs. Selon le journal Le Devoir, son enveloppe de 5 millions pourrait fondre de près de 3 millions de dollars. À croire que le soleil tape plus fort sur ce coin de la planète!
Pourtant, ce programme d’appariement des dons privés permet aux organismes culturels de doubler, voire de tripler le fruit de leur collecte de fonds. Depuis son lancement en 2005, neuf organismes en Abitibi-Témiscamingue s’en sont prévalus et ont vu leurs avoirs bonifiés de 1 750 652 $ sous forme de fonds de réserve et de dotations. L’automne dernier, le Petit Théâtre du Vieux-Noranda a été le seul participant régional parmi les 49 de la province ayant obtenu le feu vert du Conseil des arts et des lettres du Québec qui gère le programme. Or, seulement trois mois après le lancement de sa campagne, le Petit Théâtre indiquait avoir atteint 40 % de son objectif de 360 000 $ et ce, grâce à l’apport de 50 donateurs, dont 23 entreprises, confirmant ainsi l’effet de levier important du MPC.
Le 6 février dernier, sans préciser lesquelles, le ministre de la Culture et des Communications, Maka Kotto, mentionnait que d’autres avenues pourraient compléter l’éventail des moyens privilégiés pour les organismes culturels, outre le programme MPC. Mais ce qui étonne, c’est la décision gouvernementale de créer un comité sur la philanthropie culturelle, afin de trouver des moyens d’améliorer les incitatifs fiscaux offerts pour les dons privés en culture. Il est vrai que le programme MPC n’est pas une créature du PQ alors…
D’ici à ce que tout ce beau monde trouve une nouvelle recette miracle, les organismes culturels et les artistes vont continuer d’apporter leur contribution à notre société. Il faut bien que la roue tourne, comme en témoignent les nombreux articles de notre journal en ce presque début de printemps.
Deux univers, une même passion!
La couverture de cette édition présente deux passionnés d’entomologie réunis dans le cadre d’un projet particulier : Caroline Arbour, joaillière et Georges Brossard, fondateur de l’Insectarium de Montréal. Notre reporter, Nicole Séguin, propose une entrevue avec l’artiste amossoise et une autre avec le célèbre héros du film Le papillon bleu qu’elle a réussi à attraper au vol. Il faut dire que le Centre d’exposition de Val-d’Or permettra au public de découvrir les pièces magnifiques de Caroline Arbour pendant l’exposition de l’Insectarium et qu’une tournée provinciale est prévue pour la joaillière.
Célébrer la langue
Depuis 1988, plusieurs pays francophones célèbrent, le 20 mars, la Journée internationale de la francophonie. Au Québec, la Francofête a été créée en 1997 avec les mêmes objectifs. Cette année, l’événement a lieu du 16 au 24 mars. Nous avons donc décidé d’y participer à notre façon, en vous présentant des reportages liés à cette thématique.
Entre autres, nos reporters Évelyne Papillon et Émilie Parent-Bouchard se sont entretenues avec deux artistes d’ici au sujet de l’évolution de la langue : Daniel Gagné, auteur valdorien, dont le talent ne consiste certes pas à faire dans la dentelle et Anodajay, notre rappeur régional qui participait récemment à un Forum où il a été question justement du sort de la chanson francophone québécoise.
Côté livre, Astrid Barrette-Tessier a recueilli les confidences de Viriginia Pésémapéo-
Bordeleau, auteure du premier roman érotique amérindien, L’amant du lac, paru tout récemment. De quoi nous réchauffer pendant les dernières giboulées. À propos, si vous attendez le Salon du livre avec impatience, le porte-parole de l’édition 2013, le sympathique Bryan Perro, a accordé une entrevue fort savoureuse à notre journaliste Francine Gaulin. À lire sans faute!
Alors, en attendant que s’apaisent les multiples tempêtes des corneilles, des poteaux, des sucres, des granges et autres manifestations de fin d’hiver, faites le plein d’énergie, visitez des expositions, assistez à des événements dehors ou dedans, faites-vous plaisir quoi! \