Du 3 au 7 février 2014, pour la quatrième année consécutive, se déroulera le Festival des mille et une lectures sous la férule de la Commission scolaire de Rouyn-Noranda. Lancée en 2010, cette initiative vise à insuffler aux jeunes et aux adultes le goût de la lecture et à développer chez eux la culture de l’écrit.

Cette activité mobilise des intervenants de différents milieux socioprofessionnels tels que l’éducation, la communauté artistique et littéraire, les entreprises, les librairies et les élus. Les participants s’investissent, entre autres, en se déplaçant dans les écoles afin de partager un moment de lecture avec les élèves. De plus, ils s’entretiennent avec eux de l’importance de la lecture dans leur cheminement personnel et professionnel. Pour sa quatrième édition, le festival accueillera les personnalités suivantes: Andrée Poulin, Jacques Pasquet et Amy Lachapelle (auteurs), Caroline Merola (auteure-illustratrice) et Martha Saenz de la Calzada (conteuse). De plus, l’auteur Alain M. Bergeron animera des ateliers virtuels, via Skype.

Depuis sa création en 2010, le festival n’a cessé de repousser ses limites en se fixant de nouveaux objectifs. Ainsi, au fil des trois années écoulées, il a pu diversifier les activités de lecture et d’écriture proposées aux étudiants et augmenter le nombre d’ateliers animés par les auteurs et les illustrateurs invités. La pertinence de cet admirable projet n’est plus à prouver. D’ailleurs, le festival a reçu le prix Michel-Séguin du renouveau pédagogique en 2012. En outre, le nombre de bénévoles impliqués dans la réalisation de ce marathon de lecture atteste sa nécessité, voire son urgence.   

Cette urgence découle du fait que le Québec accuse un taux d’analphabétisme inquiétant. En septembre dernier, Assïa Kettani signait un papier dans Le Devoir, dans lequel elle rapportait que « 6 % des Québécois âgés de 16 à 65 ans  [qui] souffrent de problèmes de littératie et [qui] n’ont pas les compétences nécessaires pour décoder l’information permettant de fonctionner pleinement dans la société. » On notera la mutation du problème intellectuel en défaillance pathologique. Cela va sans dire qu’il faut éradiquer le mal très rapidement. Les activités comme celles proposées par le festival font partie du remède. Elles permettent aux étudiants de développer un rapport démystifié avec le livre. Le livre, cet objet austère et impressionnant, se transforme pour devenir un objet ludique, un objet du quotidien (ne serait-ce que l’espace d’une semaine), bref, un objet branché et familier.

Par ailleurs, le fait de rencontrer des auteurs qui sont loin d’être de vieux messieurs barbus, la pipe au bec, dont ils ont l’habitude de voir les photos imprimées sur papier glacé, rend la littérature plus accessible aux étudiants. Daniel Pennac, ne nous enseigne-t-il pas qu’une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même? Si tel est le cas, les élèves qui participent au festival ont toutes leurs chances. Gageons, avec madame Véronique Gaulin, conseillère pédagogique et coordonnatrice du festival, qu’il y aura encore plus de classes impliquées dans l’aventure cette fois.

Longue vie au Festival des mille et une lectures! Longue vie à Marie-Josée Lafortune, Stéphane Morissette et Véronique Gaulin, les trois passionnés qui ont lancé cette idée de fou!


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