GABRIELLE DEMERS
Audrey Gaussirand est une danseuse contemporaine d’origine portugaise qui façonne son art comme un espace de retour aux racines, de questionnement identitaire et de célébration de la pluralité. Pour elle, la danse est bien plus qu’un langage corporel, c’est un outil de mémoire, de résistance et de transmission. Elle revendique une diversité de formes chorégraphiques, parfois marginalisées par les institutions, et s’engage à leur redonner une place centrale dans le paysage artistique québécois. C’est là l’un de ses chevaux de bataille : faire reconnaître la richesse des danses issues de traditions hybrides, populaires ou diasporiques, souvent éclipsées par le ballet classique ou la danse contemporaine dominante.
MOSAÏCO
Le spectacle MOSAÏCO se présente comme une mosaïque vivante à l’image de l’identité multiple de l’artiste. Chaque mouvement, chaque respiration scénique ou chaque tableau est porteur d’un fragment de mémoire, d’un éclat de culture ou d’un lien intergénérationnel. Pour renforcer cette dimension narrative, Audrey Gaussirand a choisi d’intégrer des projections numériques et des textes poétiques, créant ainsi un dialogue entre le corps, l’image et la parole. Ces éléments visuels et littéraires viennent soutenir les messages clés liés à la construction identitaire des familles immigrantes québécoises, tout en ouvrant un espace de réflexion sur l’héritage, l’appartenance et la transformation.
« Comme artiste, on a toujours besoin de revenir aux racines et de se questionner », confie-t-elle à la journaliste Corinne Prince. Malgré la densité des thèmes abordés – l’exil, la mémoire, la quête de soi –, le spectacle conserve un esprit de célébration. Il célèbre les trajectoires plurielles, les cultures entremêlées et les corps en mouvement qui portent en eux des récits de courage, de beauté et de résilience.

Stéphanie Poitras, coordonnatrice à la programmation culturelle à la ville de Val-d’Or, explique que ce spectacle nous offre « l’effervescence et la multiplicité des possibles grâce au métissage des cultures. Cela peut peut-être avoir l’air niché, présenté comme cela, mais c’est un spectacle riche et très accessible! » Il est présenté uniquement à Val-d’Or le 11 novembre prochain.
La richesse visuelle des neuf tableaux de cette œuvre captivante est aussi travaillée, équilibrée et foisonnante qu’une œuvre de Viriginia Pésémapéo-Bordeleau ou de Norbert Lemire, par exemple. L’énergie, le dynamisme, les couleurs projetées sur les danseurs et sur toute la scène permettront aux néophytes comme aux connaisseurs de vivre une soirée exceptionnelle et enlevante.
Les danseurs (Aly Keita, Andrea Nino Sarmiento, Audrey Gaussiran, Aymen Benkreira et Emmanuelle Martin) s’unissent à d’autres artistes pour offrir un moment enlevant : danseurs en projection numérique (Lina Moros et Louis Roy), artiste numérique (Francis Lecavalier) ainsi que compositrice et conceptrice sonore (Joannie Labelle).
L’ARTISTE
Formée au Conservatoire de danse de Montréal, Audrey Gaussiran a dansé dans des comédies musicales, travaillé à Calgary et s’est produite à l’international. Depuis 2016, elle est revenue à Laval pour se consacrer à ses propres projets chorégraphiques, avec une esthétique qui mêle flamenco, art numérique et engagement identitaire. Elle qui est déjà venue en Abitibi-Témiscamingue en 2021, pour présenter des œuvres chorégraphiques numériques, récidive donc pour notre plus grand bonheur.