LEHANN BOUCHARD, STAGIAIRE EN ENVIRONNEMENT AU CONSEIL RÉGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE (CREAT)
Le printemps, synonyme de renaissance, apporte son lot d’activités palpitantes. Alors que certains profitent du beau temps pour prendre des bains de soleil, faire des balades en vélos ou se promener en nature, d’autres attendent avec impatience le retour des activités de jardinage. Néanmoins, malgré votre ferveur et votre excitation de visiter votre jardinerie locale préférée, demeurez vigilants face aux espèces que vous ne connaissez pas.
Menace pour la biodiversité et l’intégrité des milieux naturels, les espèces floristiques exotiques envahissantes (EFEE) ne sont pas des éléments que vous voulez retrouver dans votre jardin, même si elles sont, pour la plupart, magnifiques. Voici donc une liste non exhaustive d’espèces qui ont été introduites à des fins ornementales que vous ne devriez pas planter par inadvertance dans vos plates-bandes.

UNE BEAUTÉ TROMPEUSE
La renouée du Japon, présente sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue, est reconnue comme une EFEE prioritaire par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Plante herbacée pouvant atteindre une taille de quatre mètres, la renouée est caractérisée par sa tige rougeâtre qui s’apparente au bambou ainsi qu’à ses petites fleurs blanches organisées en grappes.
La salicaire commune, une autre EFEE prioritaire selon le MELCCFP, a également pu être observée en Abitibi-Témiscamingue. Grâce à sa longue inflorescence pourpre en forme d’épis, il est possible de distinguer facilement cette plante des espèces indigènes du Québec.
Les fleurs rosées ou pourpres, parfois blanches, en forme de petit sac de l’impatiente glanduleuse, aussi nommée balsamine de l’Himalaya, n’ont pas encore été aperçues dans la région. Cependant, sa prolifération croissante dans l’est du Québec confère à cette plante herbacée annuelle le statut d’EFEE prioritaire.
Bien qu’encore absents sur le territoire, les tapis de vignes, formés par le dompte-venin de Russie et le dompte-venin noir, se propagent de plus en plus dans le sud du Québec, d’où son statut d’EFEE prioritaire. Ces plantes, de la famille des asclépiades, sont caractérisées par des fleurs en forme d’étoile de couleur rose ou violet foncé.
La fausse spirée à feuilles de sorbier est un arbuste très résistant au froid qui peut être observé en Abitibi-Témiscamingue. Elle est reconnaissable grâce à ses feuilles vertes tirant sur le pourpre et son inflorescence blanche vaporeuse.
Finalement, la coloration entièrement jaune des fleurs de l’iris faux-acore la différencie des autres espèces d’iris du Québec. Même si elle n’est pas encore présente en Abitibi-Témiscamingue, on retrouve fréquemment cette plante le long de la rivière des Outaouais.
QUE POUVEZ-VOUS FAIRE?
Bien que la présence de ces espèces ne soit pas souhaitable sur votre terrain, si vous constatez que c’est le cas, nous vous encourageons à réfléchir à son remplacement. Si ce n’est pas possible, rapportez vos observations sur Sentinelle, un outil gratuit qui permet de signaler les espèces exotiques envahissantes du Québec et de faciliter leur détection. En conclusion, soyez curieux et effectuez vos recherches lors de vos travaux de saison.