La thèse n’a plus à être démontrée : les changements climatiques sont à nos portes. Les aléas météorologiques qui en résulteront auront des répercussions sur de nombreux secteurs, et le tourisme n’y fait pas exception. Sommes-nous prêts à leur faire face et à adapter notre mode de vie afin d’atténuer leurs impacts et d’être plus résilients? 

UNE RÉGION EN TRANSFORMATION 

À ce jour, les modèles climatiques prévoient qu’en Abitibi-Témiscamingue, les changements climatiques entraîneront des épisodes météorologiques extrêmes et plus fréquents. Les sécheresses propices aux feux de forêt, les orages violents, les vents forts et les pluies abondantes entraînant des inondations feront partie de notre nouvelle réalité. 

L’inévitable modification du paysage naturel de la région met à risque la pérennité de l’industrie touristique. En effet, l’Abitibi-Témiscamingue tire son épingle du jeu grâce à l’effervescence de ses festivals et à ses innombrables occasions d’activités en nature, souvent sauvage, ce qui contribue fortement à son attractivité. Des feux de forêt plus intenses et plus fréquents, comme ceux de juin dernier, auront des effets majeurs sur plusieurs acteurs. 

Pour accroître sa résilience, l’industrie doit s’adapter aux changements envisagés et atténuer l’impact de ses activités, notamment en réduisant son empreinte écologique et ses émissions de gaz à effets de serre. 

QUELLE EST LA SOLUTION? 

Le tourisme durable est une clé importante pour permettre à l’industrie de faire face aux changements climatiques, notamment à travers l’utilisation du territoire. Le concept consiste à concilier équitablement les préoccupations environnementales, sociales et économiques à long terme. Les activités doivent être sobres et non polluantes, dans le respect du patrimoine naturel et culturel. Développé en partenariat avec les acteurs locaux, le tourisme durable a la faculté d’offrir une expérience enrichissante en harmonie avec le milieu d’accueil. 

En plus de la compensation carbone, la mise en valeur des milieux naturels par la pratique d’activités récréotouristiques écoresponsables permet d’assurer la protection du territoire et de favoriser la biodiversité. Considérant que les milieux naturels offrent de nombreux services écologiques et augmentent la résilience aux changements climatiques, l’utilisation durable de ces milieux doit être encouragée. En 2022, 8,86 % de la région était protégée ou en voie de l’être, ce qui est très peu. Le tourisme durable serait une solution phare dans l’atteinte des objectifs de conservation de 30 % d’ici 2030 que s’est fixé le gouvernement du Québec. 

Pour que l’Abitibi-Témiscamingue soit résiliente, elle devra assurément se concerter afin d’harmoniser les usages du territoire, mais surtout de les mettre en place dans une même vision du développement durable. Des occasions sont à saisir pour proposer une offre concurrentielle en adéquation avec les enjeux de notre temps.