LISE MILLETTE

Artiste multidisciplinaire, Francyne Plante est née à Val-d’Or et ses œuvres prennent leurs racines dans les lacs et la forêt, en réponse aux appels de la nature. 

D’abord artisane, elle a aussi été bergère et tisserande dans les années 1980, au Témiscamingue. « J’étais alors très axée sur la fibre », commence-t-elle, précisant qu’elle utilisait la laine de ses moutons pour filer et tisser et qu’elle créait des teintures avec des pigments naturels provenant de plantes ou même de légumes du potager, comme la betterave. Déjà, sa conscience environnementale était bien éveillée. 

Autoportrait Francyne Plante

Elle retourne à Val-d’Or dans les années 1990. La sculpture et la peinture prennent alors davantage d’espace dans ses créations et sa pratique artistique s’en voit décuplée. 

Son environnement l’inspire, tant ici qu’en voyage. « Je travaille les couleurs vives, des couleurs qui parlent. Dans mes voyages, j’ai remarqué que plus il fait chaud, plus les gens portent des couleurs vives, alors qu’ici, on travaille davantage les couleurs froides », fait-elle observer. 

Peaufinant son art, son travail se démarque, ici comme à l’étranger. Elle participe notamment à la 157e édition du salon de la Société Nationale des Beaux-arts au Carrousel du Louvre à Paris, avec une délégation canadienne. Ses œuvres voyagent ensuite en Pologne l’année suivante avant de revenir en France. Elle présente aussi plusieurs expositions en solo et participe également à des symposiums. 

UN JARDIN ET DES ŒUVRES 

En 2007, Francyne Plante et son conjoint Jacques Pelletier, artiste sculpteur, ouvrent les portes d’une partie de leur espace de création au public. Situés sur les berges du lac Blouin, les jardins à Fleur de Peau existent maintenant depuis près de 20 ans. Et ils sont complètement aménagés. 

« Deux artistes dans un même jardin, ça se remplit », affirme sans détour Francyne Plante. Ce jardin de verdure et d’œuvres d’art, ils le cultivent, l’entretiennent et le bonifient au fil des années. « On travaille avec la nature donc inévitablement, le temps fait son œuvre, ça se brise et il faut remplacer », précise-t-elle. 

Les sentiers mènent à divers îlots de compositions florales et de plantes vivaces. Il s’agit véritablement d’une galerie à ciel ouvert de beauté et d’odeurs : sculptures, toiles, poèmes, encaustiques (technique impliquant de la cire). Une boutique a également été aménagée dans le jardin. 

« Je me suis organisé des plages de création dans le jardin. Dans mes œuvres, on retrouve beaucoup de nature et de féminité », explique-t-elle. Ainsi, le public, au détour d’une allée, peut très bien la surprendre en plein travail. 

Courtoisie Francyne Plante

L’ART COMME UNE DEUXIÈME PEAU 

Pour Francyne Plante, l’art est partout et dans toutes les sphères du quotidien. Plus qu’une discipline, elle en fait une manière de vivre. Elle s’affaire à transposer par l’objet ou par la forme ce qui ne serait autrement que perceptions et impressions. 

Ces dernières années, l’artiste a porté plus loin cette façon d’incarner l’imperceptible, en ajoutant des vêtements et des accessoires aux couleurs de ses toiles. Ainsi, les arts ne sont pas qu’œuvres posées dans un décor, mais « une extension de nous-mêmes et de nos histoires, ils habillent notre vie, voyagent dans nos valises, sont porteurs de souvenirs », pour reprendre ses mots. 

« J’ai trouvé des designers qui impriment avec des encres et tissus écoresponsables. C’est un processus de sublimation. La toile n’est pas simplement collée sur le vêtement, l’œuvre est imprégnée dans le tissu », précise-t-elle. Tuniques, chapeaux, foulards, pantalons, robes, chandails, sacs, bandeaux : la gamme est variée. Bien que la plupart des vêtements et accessoires soient pour femmes – le thème de la féminité étant central dans l’œuvre de Francyne Plante –, on trouve tout de même des morceaux pour hommes ou unisexes. 

Sur le site de la boutique, chaque pièce de la collection est présentée avec l’œuvre originale. 


Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.