Nous sommes tous construits de premières fois. Nos premiers pas. La première fois qu’on fait du vélo sans roulettes. La première fois qu’on tombe, qu’on se relève. Notre premier baiser. Notre première bagarre. À notre naissance, nous sommes des pages vierges, et chacune de nos premières fois est le début d’un paragraphe dans notre histoire. 

Le Festival de musique Trad sera le 33e festival du genre au Québec. Mais en Abitibi-Témiscamingue, ce sera le premier. Le début d’un tout nouveau paragraphe de notre histoire qu’écrivent ensemble Karine Roberge et ses compères, le groupe Racine Carrée.

DE FIESTAS EN FESTIVAL

Formé à l’origine pour combler le trou béant du manque de représentation de la musique traditionnelle à Val-d’Or, allant de veillées de danse en veillées de danse, Racine Carrée fait ses armes au fil des festivals depuis trois ans. Avec la complicité du « calleur » Jean-François Berthiaume, les musiciens ont écumé le territoire, distillant leur musique onirique lors de leurs pérégrinations incessantes, jusqu’au jour où ce même Jean-François a décrété : « Vous avez un festival entre les mains! »

C’était fait, l’alinéa était planté. Il fallait maintenant une équipe, une association de volonté, une logistique pour poursuivrele projet. Prenons le temps de les nommer, offrant ainsi aux membres du comité organisateur un hommage indélébile sur cette page d’histoire qui ne restera plus vierge très longtemps : Karine Roberge, Patrice Roy, Jean Cayouette, Rosemarie Cayouette, Anne-Laure Bourdaleix-Manin, Émilie Gagnon, Noémie Julien, Jacques Belliard, Vincent Crépeault, Pierre Dupuis, Michel Girard, Pascal Ogonoswki et bien sûr le porte-parole, Jean-François Berthiaume.

TROIS JOURS INTENSES

Côté programmation, rien n’est laissé au hasard. Trois jours de festival, trois axes, trois aspects de la musique traditionnelle. Le jeudi 1er novembre, on mise sur le régional avec le groupe Tousk (en formule duo pour l’occasion) et Les Fous de Vassan. Le vendredi 2 novembre, on libère l’énergie du duo Lépine/Branchaud, du trio E.T.E et du quintette Réveillons! pour une soirée à s’en briser les pieds sur le plancher. Le samedi 3 novembre, on termine sur une note de partage avec des ateliers de violon, de guitare, de gigue, de chant traditionnel, d’harmonica, de violoncelle et de danse familiale traditionnelle, le tout suivi d’un café-rencontre avec les musiciens. Enfin, en clôture du festival, la veillée de danse trad avec Racine Carrée et le « calleur » Jean-François Berthiaume. En plus, toutes les soirées se termineront par un jam d’improvisation musicale ouvert à tous. 

Région, énergie, partage : le triangle est triangulé (pardonnez la paraphrase) pour enflammer un festival prometteur aux valeurs authentiques. La mission avouée et assumée du festival est de « réveiller la musique traditionnelle en Abitibi-Témiscamingue ». Ces troubadours modernes seront donc au rendez-vous aux premières lueurs de novembre pour égayer et illuminer les soirs que le soleil d’hiver délaisse peu à peu. Espérons que ce premier paragraphe de notre histoire régionale donnera naissance à d’autres mots, à d’autres notes et à d’autres pas de danse! Il ne tient qu’à nous de nous offrir cette chance. 


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