DOMINIQUE ROY, EN PARTENARIAT AVEC TOURISME ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
Vers l’âge de 8 ou 9 ans, le jeune Christian Leduc, originaire de La Sarre, reçoit un appareil photo de la part de sa marraine et de son parrain. Il s’initie à cet art en photographiant ses amis et les lieux qu’il fréquente. Depuis, sa lentille ne l’a jamais quitté.
Lorsque vient le temps de choisir un domaine d’études, la technique en photographie s’impose. Il obtient son diplôme du Cégep du Vieux Montréal en 1999. Déjà au cours de cette année, il vit un premier moment marquant : l’une de ses photos est exposée au Musée des Beaux-Arts de Montréal, grâce à un concours qu’il a remporté.
De retour dans la région au début des années 2000, il s’installe à Rouyn-Noranda pour vivre de sa passion. Rapidement, il se bâtit une solide réputation dans le domaine, enchaînant les projets personnels et commerciaux tout en gagnant de plus en plus de visibilité. « On peut vivre de ce métier en région. Il faut savoir se diversifier et faire ce que l’on aime », confie-t-il.
Sa carrière est ponctuée de plusieurs moments forts. Sa première exposition individuelle, Vu d’eau, à l’Écart, en 2002, lui permet de se faire connaître dans le milieu culturel de l’Abitibi-Témiscamingue. Au fil des ans, il multiplie les réalisations photographiques. En 2022, le Musée d’art (MA) de Rouyn-Noranda présente quatre projets de Christian Leduc, une rétrospective de ses 20 ans de carrière. Le public y découvre notamment son plus récent projet d’envergure, Siècle, une série originale constituée de 101 portraits de personnes différentes, nées de 1918 à 2018 (une par année). Une publication avec le même titre immortalise d’ailleurs les faits saillants de la prospère carrière du photographe.
Bien que son champ d’expertise soit très diversifié – événements, paysages, collages, ambiances, mariages, portraits –, il avoue d’emblée que la performance est ce qu’il préfère photographier. À titre d’exemple, il parle de la danse et de la Biennale d’art performatif de Rouyn-Noranda. « Ce que j’aime dans ces photos, ce sont les moments toujours surprenants et imprévisibles. Tu dois toujours rester en alerte, et quand tu saisis le “bon” moment, c’est jouissif! », s’exclame-t-il.
La rencontre de nouvelles personnes, l’accès à des lieux qu’il n’aurait pu voir autrement, l’exercice d’un métier faisant appel à la créativité et à la débrouillardise au quotidien… Voilà ce qui l’intéresse particulièrement. Et son plus grand défi? Comme bien des gens, le temps! « Continuer d’avoir du temps et de la motivation pour créer en dehors des contrats commerciaux. Si je n’ai plus de temps pour mes projets, je perds mon essence, », dit-il.
Et à l’ère de l’intelligence artificielle (IA), craint-il pour l’avenir de son métier? L’enjeu est crucial et le débat est bel et bien amorcé puisque cette technologie est là pour de bon. Toutefois, il garde confiance, persuadé que des lois viendront définir son utilisation « pour éviter que l’IA devienne LA NORME » et que les gens, autant les utilisateurs que ses clients, soient en mesure de déterminer quand il est légitime pour eux de l’utiliser. « C’est certain que ça crée un buzz, mais une vraie photo, c’est l’intégrité, c’est l’instant choisi, c’est le rapport avec le sujet, c’est beaucoup plus que la bête qui se fait nourrir », affirme le photographe.
Enfin, l’année 2025 s’annonce occupée pour l’artiste qui espère créer un événement unique, de style happening protéiforme, en plus de consacrer du temps à l’écriture. « Je souhaite également prendre le temps de vivre et poursuivre mes 46 000 projets en cours en espérant en présenter au moins un, », conclut-il.
Pour voir certaines de ses réalisations, consultez son site Web (Christian Leduc Photographe).