Il semble peut-être étrange de souligner que la transmission du savoir-faire traditionnel relève de l’« ensemble ». Or, dans un contexte postpandémique, cette affirmation prend tout son sens. Angie Kistabish, responsable du comité Mikis l’exprime clairement : « Ça fait du bien de se retrouver, de socialiser, de tisser des liens de nouveau ».
Bien sûr, il est possible d’établir des relations dans d’autres contextes, mais le partage du savoir-faire traditionnel a ceci de particulier qu’il donne accès à la fois aux liens amicaux, familiaux et ancestraux. Créer des objets artisanaux, c’est respecter les traditions des ancêtres et vivre pleinement le fait de faire partie intégrante d’un grand tout.
Le comité Mikis, dont le nom veut dire « perle » en algonquin, se rassemble deux fois par semaine dans les locaux de l’église Sainte-Catherine de Pikogan. Des femmes de tous les âges s’y retrouvent afin de créer, notamment, des boucles d’oreilles, des colliers, des mocassins, des mitaines et des centres de table. Mme Kistabish, qui a elle-même appris auprès des aînées de la communauté, transmet ses connaissances à son groupe, dont font partie ses trois filles, Jo-Ann, Maria et Ashlee.
Outre la vente de leurs créations à travers les réseaux sociaux, le comité Mikis a d’autres ambitions pour l’avenir. Il souhaite notamment être un service de première ligne en offrant des regalia (vêtements d’apparat pour les pow-wow) aux familles qui en ont besoin, vendre des kits de mocassins ou de mitaines prédécoupés afin de rendre la création de vêtements plus accessible, et finalement mettre sur pied un petit espace de vente de matériaux de création (perles, peaux, etc.).


Comme beaucoup d’Autochtones du Québec et du Canada, Mme Kistabish s’approvisionne auprès des Artisans Indiens du Québec, un organisme à but non lucratif situé à Wendake et créé en 1974. Des perles, des peaux, des tissus, des conseils, de l’inspiration, etc. : ce point de rencontre pour la création offre de tout pour garder les traditions artisanales autochtones bien vivantes!
Vous souhaitez découvrir ou vous procurer des créations artisanales du comité Mikis? Rendez-vous directement sur leur page Facebook ou sur la page d’Angie Kistabish. Pour mieux connaître la genèse et les partenaires du projet, voir l’article de Martin Guindon intitulé « Le comité Mikis transmettra le savoir-faire artisanal traditionnel à Pikogan » publié le 26 avril dernier sur le site de Radio-Canada. Pour en savoir davantage à propos de l’OBNL Les Artisans Indiens du Québec, voir le reportage diffusé sur le site de APTN National News. Et pour en apprendre sur les regalia, voir la série ludo-éducative intitulée « Les Autochtones, tu connais? »


L’Indice bohémien remercie chaleureusement Angie Kistabish qui a accepté de raconter des histoires, de parler des créations et de nous offrir des explications.


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