« Si on répète un message assez longtemps, il devient vérité ». On attribue cette citation à Joseph Geobbels, ministre de l’Éducation et de la Propagande du régime nazi. Il a détenu ce poste de 1933 jusqu’au 1er mai 1945, jour où il s’est suicidé, alors que les troupes russes prenaient Berlin.

Le Petit Robert m’apprend que la propagande est « une action exercée sur l’opinion pour l’amener à avoir certaines idées politiques et sociales, à soutenir une politique, un gouvernement…»La publicité, qui prend tous les moyens pour convaincre d’acheter, est de la propagande. Elle fait de nous des cibles à séduire, plutôt que des gens à qui la vérité est due. Ne parle-t-on pas de matraquage publicitaire?

L’endoctrinement politique travaille de la même façon : on répète partout, sur tous les tons. Un grotesque milliardaire arrive ainsi à exciter une partie des classes moyennes et pauvres américaines qui le transforme en messie. Le fascisme, avec des groupes paramilitaires, rampe ainsi juste au sud de nos frontières. Oui, le fascisme avec les réseaux sociaux pour véhiculer ses idées et bientôt, si ce n’est déjà fait, l’intelligence artificielle comme arme de persuasion.

C’est un bruit de fond constant. Il ressemble au grésillement de milliers de chenilles dans nos forêts intérieures. Ses effets peuvent être bien pires pour nous qu’une épidémie saisonnière. Les messages de plus en plus à droite risquent, à terme, de nous faire perdre nos réflexes de solidarité humaine, comme un arbre perd ses feuilles. Une épidémie de tordeuse de communauté…

Cette propagande tisse ses toiles dans les pensées d’une population distraite par une offre culturelle commerciale débilitante et presque sans limites. Une population privée du relais des informations des médias canadiens depuis bientôt un an sur les réseaux sociaux. Les fausses nouvelles pullulent pour envahir les consciences. Faut-il aussi rappeler que beaucoup vivent de l’anxiété au quotidien avec l’inflation alimentaire, le manque de logements et l’insécurité climatique. Dans cette situation, si une personne vous arrive en répétant qu’elle parle avec le gros bon sens, ne peut-on pas être tenté de l’écouter?

Ce gros bon sens fait sonner les cloches du mépris, du racisme, du chacun pour soi et de l’argent est roi. Il se fait de plus en plus l’écho du discours de la droite américaine pour franchir les limites d’une conduite de moins en moins généreuse. Nous dépendons pourtant les uns et les unes des autres. Totalement! Le bien-être qui semble tomber du ciel est produit par nos semblables et la sortie des crises le sera tout autant.

Je sais que ces mots n’ont pas l’éclat d’une chronique d’été ensoleillée. Mais comme cette saison permet de nous retrouver lors des fêtes, des festivals ou des feux de camp, autant saisir le moment pour nous mettre en garde contre bien pire que les chenilles… Contre une manière de voir la vie qui nous enlèvera les désirs d’union, de coopération et de bienveillance dont nous avons tant besoin. N’est-ce pas cela, le bon sens?

Le plus bel été à nos natures humaines!


Auteur/trice