La vie recèle plein de mystères. Vient un temps où nous cessons de mettre en doute les raisons qui nous confrontent aux défis impossibles à anticiper. Il faut croire en soi. Ç’a été le cas pour Marie-Hélène Riopel, maman à la maison de quatre enfants âgés de un à treize ans.

Né en janvier 2023, le petit Nicolas présentait, dès la naissance, des symptômes que les spécialistes ont bientôt pu associer au syndrome de Jordans PPP2R5D, une mutation génétique très rare : 3 cas au Québec, 325 dans le monde entier. Une fois le diagnostic posé, faire face à la suite des choses représente un défi de taille pour la famille, car toute sa vie, le petit Nicolas sera différent et requerra plus de soins et d’attention. Malgré le chaos, la maman garde espoir.

Marie-Hélène ne perd donc pas le fil de sa vie et trouve un sens concret à donner à la réalité qui s’impose. C’est à ce moment que lui revient en mémoire une courtepointe qu’elle a confectionnée, à partir de vêtements appartenant à son grand frère décédé. Dans sa recherche d’inspiration, ce souvenir, comme une révélation, est son guide vers la création. Elle trouve la force de puiser dans ses ressources avec l’espoir d’éveiller les consciences face à la différence.

Assurément, la courtepointe peut apaiser et devenir un moyen de consoler, d’envelopper de chaleur et d’amour la personne qui a besoin de réconfort. Grâce à son expertise de couturière, Marie-Hélène peut vraiment faire une différence dans la vie d’humains qui traversent une dure épreuve.

Cette différence, Marie-Hélène souhaite la rendre visible, dans chacune des courtepointes qu’elle confectionne pour la cause. Ainsi, contrairement à la symétrie recherchée, habituel apanage de cet artisanat, elle insère dans chaque courtepointe un pavé différent pour marquer la différence sur le plan des couleurs, des formes. Elle confie : « La différence n’est pas toujours évidente. Parfois, on ne la remarque pas au premier coup d’œil, mais la différence, c’est aussi ce qui fait de nous la personne unique que nous sommes. Mon projet consiste donc à confectionner des courtepointes qui seront remises à des gens de l’Abitibi-Témiscamingue vivant des situations difficiles, puisqu’une couverture est symbole de réconfort et de bien-être. »

Grâce à ce travail d’artisanat qui lui tient à cœur, Marie-Hélène Riopel peut s’épanouir et progresser avec confiance pour relever son défi personnel, son petit Nicolas. Ce projet libérateur, elle ne le vit pas en solitaire puisqu’il est heureusement partagé avec des amies « mères de ville » qui ont en commun sa passion, le plaisir du rassemblement et les échanges qui en résultent. Le sens qu’elle donne à ce projet à l’échelle humaine évacue tout profit autre que le sentiment que le geste lui procure.

Les courtepointes ne sont donc pas à vendre et Marie-Hélène tient à préciser que le don d’une courtepointe à une personne aux prises avec de graves difficultés se veut sélectif et proportionnel à la gravité du contexte vécu par la personne. Plusieurs ont déjà reçu une courtepointe et ont validé ses espoirs. Empreint de sensibilité et de délicatesse, ce geste sans jugement reste libre et gratuit. Aucune pression, aucune lourdeur n’est associée à cet essentiel dépassement de soi. Que le plaisir de choisir les tissus et les motifs, de marier les formes et les couleurs du cercle chromatique, de recevoir les dons éventuels en argent ou en cadeaux de matériaux qu’inspirera la cause de la différence aux personnes désireuses de s’y associer.

Marie-Hélène Riopel vous invite à visiter sa page Facebook Une courtepointe pour la différence pour suivre les détails du projet.


Auteur/trice

Chroniqueuse autodidacte pour L'Indice bohémien et pour le Journal Le Pont de Palmarolle. Les sujets couverts touchent, entre autres, l'actualité, la lecture, le jardinage, le végétarisme, l'interprétation de l'objet patrimonial, les arts visuels, le portrait, l'amour de la nature et de la culture. Prix de l'AMECQ 2019 pour la meilleure chronique Notre région a cent ans.