Chaque semaine, William, Talie et Philibert se réunissent chez Danick pour interpréter les morceaux de leur groupe favori, Metallica. Individuellement, ce sont quatre jeunes en pleine adolescence; ensemble, ils forment le groupe Weledtrica, un quatuor à l’image de leur idole de la Californie.  

Cette histoire serait banale si elle se déroulait au zénith de la carrière de Metallica. Elle se déploie toutefois à Rouyn-Noranda en 2024, plus de 40 ans après la sortie de l’album Kill ‘Em All. Qu’est-ce qui peut bien expliquer cette force d’attraction?  

« On voulait poursuivre les traces de Metallica, répond le chanteur et guitariste, William. J’essaie d’être identique à James Hetfield quand je joue ses chansons. Je veux avoir le même grain de voix et la même façon de jouer. » 

William est le fondateur de Weledtrica avec son complice Danick, également guitariste. C’est ce premier qui a transmis sa passion de la musique au second. « Il jouait « Nothing else matters » et je trouvais ça incroyable, précise Danick. C’est comme ça que j’ai découvert Metallica. » 

« On se voit tous les jours à l’école, mais ce n’est pas le même sentiment, renchérit la batteuse, Talie. On pratique l’une de nos passions quand on joue. J’aime beaucoup mieux faire de la musique que d’être à l’école. » 

Crédit photo : Gabriel Poirier
Crédit photo : Gabriel Poirier

INCONTOURNABLE 

Comme William, Danick et Talie, l’auteure Louise Girard, qui rédige le second tome de L’évolution du métal québécois, a assisté l’été dernier au double concert offert par Metallica au Stade olympique de Montréal.  

Weledtrica ou non, elle s’étonne un peu d’apprendre que Metallica captive toujours des jeunes. « Il faut quand même leur donner leurs lettres de noblesse, tempère-t-elle. Metallica a donné naissance à trois générations de metalheads […] Ce sont des pionniers. » 

Une lecture qui rejoint celle de Philibert. « C’est une bonne musique. Moi, j’aime le son de la guitare électrique, même si je suis bassiste. Je trouve que ça sonne vraiment bien d’agencer deux guitares, un drum et une basse. » 

« Il y a tellement d’autres nouveaux groupes aujourd’hui, j’ai un peu de difficulté à me dire que Metallica est encore là pour les jeunes de 15 ans, enchaîne Louise Girard. Le fils d’un ami apprend à jouer du drum et il pratique des chansons de leur vieux répertoire […] Je trouve ça beau que des jeunes trippent encore sur eux. » 

Crédit photo : Gabriel Poirier

WELEDTRICA : ENTRE PLAISIR ET DÉSIR  

William, Danick, Talie et Philibert veulent s’amuser, mais ils s’autorisent aussi à rêver un peu. « La prochaine fois [que vous allez] nous voir, ce sera au Stade olympique. On espère aussi sortir un album bientôt », s’exclament William et Danick.   

Weledtrica compte quatre compositions à son actif. Le prochain défi est de taille et prendra la forme d’un spectacle complet à la salle communautaire de Cléricy, le 16 mars prochain.  

La barre est haute puisque les quatre ados promettent déjà d’offrir une prestation d’une heure. Un vrai concert, quoi. « On veut jouer nos chansons. Elles parlent de party, mais aussi de sujets sensibles, comme l’intimidation et le suicide. Les huit autres seront de Metallica », soufflent-ils.  

C’est bien peut-être bien là ce qui séduit le plus avec Weledtrica : outre la camaraderie, qui est absolue, la formation témoigne des espoirs de quatre jeunes, à un âge où tous les rêves sont permis. Metallica le clame également en chantant : « Forever trusting who we are // And nothing else matters [Faire confiance à jamais à qui nous sommes // Et rien d’autre ne compte] ».


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