L’art public fascine. Pensons aux peintures rupestres découvertes dans la grotte de Lascaux en France. Dans sa formule moderne, les premières manifestations de land art sont apparues aux États-Unis il y a plus de cinquante ans. La Spiral Jetty de Robert Smithson créée en 1970 au Great Salt Lake, en Utah, et le Cadillac Ranch, une œuvre collective composée d’un alignement de dix carcasses de Cadillac Eldorado plantées dans un champ de maïs du Texas en 1974, en sont de belles représentations. Pour les artistes, il s’agissait de sortir des traditionnelles galeries d’art pour s’installer dans l’espace naturel.  

Depuis, ce véhicule d’expression artistique a gagné toutes les régions du globe et envahit maintenant les espaces urbains : rues, murs extérieurs, parcs, places publiques, édifices, rien n’y échappe. Une plus grande disponibilité de matériaux exploitables et l’accès à du financement public ont fait en sorte de démocratiser son utilisation. 

Question d’art public, la ville d’Amos n’a rien à envier aux autres municipalités du Québec. Elle participe à ce mouvement de façon significative. Sur son territoire, une soixantaine d’œuvres réparties sur 4 décennies ont été recensées : 9 dans les années 1990, 10 pour la décennie 2000, 17 pour celle de 2010 et 11 depuis 2020. Une dizaine ne sont pas datées. Certaines œuvres sont le fruit du travail d’artistes invités, d’autres sont le résultat d’une création collective regroupant artistes, citoyennes et citoyens et élèves. Les thématiques traitent de la nature environnante, des richesses de la région, de l’histoire amossoise, de la culture autochtone, de symboles identitaires ou encore de préoccupations sociales et environnementales. 

Crédit : Ariane Ouellet

À l’été 2023, pas moins de cinq projets ont vu le jour, sans compter les ajouts au parcours Anisipi (à cet égard, voir le précédent numéro de L’Indice bohémien). L’élément-phare de cette année demeure sans contredit la grande murale de la 1re Avenue intitulée Le Grand Voyage (voir photo ci-jointe). Il s’agit d’une conception de l’artiste Ariane Ouellet assistée à la réalisation par Valéry Hamelin et Stéphanie Dupré-Guilbert. Des teintes d’eau et de feu portent un canot qui mène vers leur destin l’équipage mi-homme, mi-oiseau, et l’imposante figure de proue. Le projet est financé par le gouvernement du Québec, la MRC d’Abitibi et la Ville d’Amos. On peut aussi admirer d’autres œuvres disséminées sur le territoire de la ville : la fresque de la ruelle Montambault à laquelle ont été ajoutés divers éléments, le mobilier coloré du parc Lion, la Boîte à journaux, ainsi que le rafraîchissement des marches de piano (édifice de la 1re Avenue). 

Amos, déjà remarquable, s’enjolive davantage avec cet élan vers l’art public. Souhaitons que tout un chacun prenne le temps de découvrir et de contempler les superbes créations artistiques qui les entourent. 


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