Avez-vous remarqué que l’offre de médiation culturelle est de plus en plus présente en Abitibi-Témiscamingue? Les ateliers artistiques poussent comme des champignons dans tous les secteurs de notre région. Pourquoi ne pas utiliser cette formule pour faciliter les rencontres interculturelles entre les communautés d’accueil et les nouveaux arrivants? C’est le pari que s’est donné Attractivité Abitibi-Témiscamingue (AT) dans le cadre d’un projet Culturat et en partenariat avec les organismes communautaires offrant des services aux nouveaux arrivants.

Jamais entendu parler de cette entité? Attractivité AT existe pourtant depuis 2019. Sa directrice principale, Stéphanie Lamarche, précise que « cette initiative témoigne de la volonté des acteurs régionaux, dont Tourisme Abitibi-Témiscamingue et la Conférence des préfets de l’Abitibi-Témiscamingue, de mettre en place des campagnes de marketing territoriales afin de faire rayonner l’Abitibi-Témiscamingue, ses opportunités de travail et sa qualité de vie ». Même si la pandémie a pris beaucoup de place au cours des trois dernières années, Attractivité Abitibi-Témiscamingue travaille activement pour attirer de nouveaux travailleurs sur notre territoire, comme en témoigne sa première campagne appelée « Bâtir ses rêves, les pieds sur terre », lancée en décembre 2020.

DÉMOCRATISER LA CULTURE

Qu’est-ce que la médiation culturelle? D’après Pascale Charlebois, consultante en rédaction stratégique et en gestion de projet pour l’Agence d’attractivité de l’Abitibi-Témiscamingue, la médiation culturelle a deux objectifs : 1) la démocratie culturelle, qui affirme que la culture est un droit humain et que toutes et tous peuvent s’exprimer par l’art et la culture; 2) la démocratisation de la culture, c’est-à-dire que la culture et les arts ne sont pas réservés à une élite. Les arts et la culture doivent être accessibles à tout le monde. Pour Mme Charlebois, « le fait de sortir les gens de leur zone de confort dans le cadre d’un atelier culturel facilite les échanges entre les gens, ça amène le dialogue ».

Dans ce projet, Attractivité AT travaille de concert avec les municipalités, les centres jeunesse-emploi (CJE), les organismes offrant des services aux immigrants, comme la Mosaïque de Rouyn-Noranda, et les services de francisation. Ce sont ces derniers qui encouragent leurs membres à participer aux ateliers culturels pour faciliter leur intégration à leur nouveau milieu de vie, tandis que l’Agence d’attractivité se charge d’assurer la participation des communautés d’accueil.

Quelques exemples de projets : sculptures sur neige à Rouyn-Noranda l’hiver dernier, murale à Val-d’Or, décoration d’un piano public, gravure sur tablettes d’argile à Ville-Marie. L’élément commun à tous ces ateliers est que les artistes impliqués réutilisent en partie le résultat des ateliers pour en faire des œuvres publiques.

Ce genre d’initiative rejoint certaines recommandations faites en 2019 par la Mosaïque en ce qui concerne la sensibilisation des communautés d’accueil et les rapprochements interculturels (Portrait en matière d’attraction et d’établissement durable des personnes immigrantes en région, rapport publié en juillet 2019).

Il est certain qu’avec l’augmentation de l’immigration dans la région en vue de résoudre le problème de pénurie de main-d’œuvre, il faut dès maintenant penser à l’intégration sociale de ces personnes venues de loin et surtout, à les garder. Pourquoi ne pas le faire d’une manière ludique et innovante par la médiation culturelle? Restez à l’affût des activités à venir en vous abonnant à la page Facebook d’Attractivité Abitibi-Témiscamingue.


Auteur/trice

Isabelle Gilbert est journaliste bénévole pour L’Indice bohémien depuis 2018. Elle a été coordonnatrice pour le journal communautaire L’Odyssée de Rapide-Danseur de 2000 à 2015 puis de 2017 à 2021. Dès son arrivée en 1999, elle s’est toujours impliquée dans la communauté de Rapide Danseur tout en regardant grandir ses deux beaux enfants. Depuis 2017, elle fait partie du comité organisateur du Rapide Show, un spectacle de variété ayant lieu dans l’église de Rapide-Danseur. Amatrice de plein air et de chant choral, Isabelle aime aussi écrire, coudre et « jouer » de la guitare pour s’accompagner. Depuis 2002, cette touche-à-tout trouve même du temps pour son vrai métier d’enseignante au secondaire!